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Climat, les nouvelles formes de mobilisation : ça dit quoi ?

Léo Tescher revient sur les grandes actualités de 2023 sur lesquelles les auditeurs de "Ça dit quoi ?" ont écrit. Jeudi 28 décembre, les nouvelles formes de mobilisation pour l'environnement.
Article rédigé par Léo Tescher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une personne tient une pancarte en soutien aux Soulèvements de la Terre à Paris, France, le 19 avril 2023 (MOHAMMED BADRA / EPA)

"Salut c'est Léo, ça dit quoi ?"

L'une des images qui a marqué ces derniers mois, c'est ce jet de soupe à la tomate sur les Tournesols de Van Gogh au musée de la National Gallery à Londres. Deux jeunes militants se collent ensuite la main au mur et demandent : "Qu'est-ce qui est plus important ? L'art ou la vie ? Êtes-vous plus concernés par la protection d'oeuvre d'art ou par la protection de la planète ?" On reverra ensuite ce collectif Just Stop Oil plusieurs fois dans d'autres pays demander la fin de l'exploitation des énergies fossiles, dont le pétrole.

Manifestation à Sainte-Soline

Des actions symboliques et pacifiques. Mais ce qui a aussi marqué 2023, c'est le retour au premier plan de mouvements radicaux, comme les Soulevements de la Terre. Le 25 mars dernier, entre 6 000 et 30 000 personnes, selon que le bilan soit fourni par les autorités ou par les organisateurs, participent à une manifestation "interdite" contre la construction de méga-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. Ces méga-bassines, ce sont des réservoirs d'eau. Elles puisent dans les nappes phréatiques en hiver pour irriguer les terres agricoles en été. Les Soulèvements de la Terre dénoncent un "accaparement de l'eau" par l'agro-industrie.

Mais des éléments violents s'en prennent aux forces de l'ordre. Jets de cocktail molotov contre fourgons de gendarmerie. Ils répliquent en lançant 5 000 grenades lacrymogènes qui feront 200 blessés chez les manifestants, dont deux entre la vie et la mort. Ils sortiront du coma au bout de plusieurs semaines. La Ligue des droits de l'Homme et un rapporteur de l'ONU dénoncent un usage "disproportionné" de la force du côté des gendarmes.

Un projet d'autoroute entre Toulouse et Castres

Un mois plus tard, entre 4 000 et 8 000 opposants à un projet d'autoroute entre Toulouse et Castres se rassemblent à Saïx, dans le Tarn. Là encore, les Soulèvements de la Terre font partie des organisateurs. Pour eux, les 53 kilomètres de l'A69 entrainent la destruction de terres agricoles et de biodiversité alors qu'une route nationale existe et pourrait être aménagée. Parmi les manifestants, Thomas Brail va devenir une des figures de la lutte, après avoir passé un mois en grève de la faim et 10 nuits perché dans un arbre en face du ministère de la Transition écologique à Paris. Il était toujours là, en octobre, lors d'une tentative d'installation de ZAD, une zone à défendre, rapidement évacuée par les forces de l'ordre. Aux dernières nouvelles, données mi-décembre par la préfecture du Tarn. Le chantier de l'autoroute avance comme prévu.

Ces nouvelles formes de défense de l'environnement, "ça ne fait que commencer", selon Gérald Darmanin. Des "susceptibles de faire naître des contestations extrêmement violentes" selon le ministre. Le gouvernement a d'ailleurs tenté, le 21 juin dernier, de dissoudre les Soulevements de la Terre en Conseil des ministres. Une dissolution annulée trois mois plus tard par le Conseil d'Etat, au nom de la liberté d'association. La plus haute juridiction administrative a bien dénoncé des provocations et des agissements violents à l'encontre des biens mais pas des personnes. Pendant ce temps, les travaux se poursuivent à Sainte-Soline et dans les Deux-Sèves, où la constrution de 16 bassines est prévue.

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