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Un plan pour dynamiser les reconversions professionnelles

C'est l'un des leviers du plan présenté lundi 27 septembre par Jean Castex contre la pénurie de main-d'œuvre. Le dispositif Transitions collectives a été lancé en pleine crise, en janvier dernier. Le gouvernement a annoncé qu'il serait simplifié et que son déploiement serait accéléré.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 269 min
Des apprentis en formation initiale et des stagiaires en reconversion professionnelle à l’Ecole de boulangerie et de patisserie à Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Le dispositif Transitions collectives peine à décoller puisque seules 64 entreprises s'y sont engagées et pourtant c'est un système qui ne manque pas d'atouts. D'abord, il a été inventé par les partenaires sociaux, grâce à la négociation. Et il répond très précisément à la problématique du moment qui est de voir, dans le même bassin d'emploi, à quelques kilomètres de distance, d'un côté des salariés qui exercent des métiers en perte de vitesse, dont les emplois sont menacés de disparaître, dont les savoir-faire sont en en train de devenir obsolètes, et de l'autre des entreprises qui n'arrivent pas à recruter.

Jean Castex a annoncé qu'il serait plus facile d'avoir recours à ce dispositif Transitions collectives, qui sera ouvert notamment aux entreprises qui ont lancé un plan de ruptures conventionnelles collectives, ce qui n'était pas le cas avant.

L'État prend tout en charge

Un élément important pour comprendre ce dispositif : encore une fois – on est dans le cadre du plan de relance – c'est l'État qui paye. Mais qui paye quoi ? Imaginez un salarié non qualifié d'un groupe qui fait du service aux entreprises. Son emploi est menacé parce qu'il ne peut pas évoluer, parce que des machines peuvent faire son travail à sa place. Imaginez maintenant que dans le même bassin d'emploi, un autre grand groupe, qui travaille cette fois dans les services à la personne, n'arrive pas à recruter suffisamment d'aides soignants. On va prendre tous les salariés de la première entreprise qui le souhaitent – tout ça se passe sur la base du volontariat – on va les former pendant 24 mois et on va les faire passer d'une entreprise à l'autre. Sans passer par la case chômage. L'État aura tout payé : les salaires, qui sont maintenus pendant toute la durée du processus, et les frais de formation.

Il s'agit donc bien de faciliter les reconversions. On ne parle pas de reclassement dans la même entreprise, mais bien de changer de métier sans changer de région. Ça demande de la part des entreprises de faire un peu de gestion prévisionnelle de leurs emplois. Mais ça peut leur éviter d'avoir à licencier. Et pour les salariés, c'est tout bénéfice, bien sûr.

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