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Travail : l'absentéisme chez les managers atteint un niveau record

Une étude parue la semaine dernière alertait déjà sur des niveaux d'absentéisme jamais atteints. Une nouvelle étude confirme cette tendance, et pointe une population particulièrement en danger : les managers.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
UIn bureau vide. (BERTRAND BECHARD / MAXPPP)

Le baromètre de Malakoff Humanis, très attendu tous les ans pour mesurer le taux d'absentéisme au travail, vient confirmer la tendance observée par l'assureur Axa la semaine dernière. Selon cette dernière étude, la moitié des salariés du secteur privé a été arrêtée au moins une fois dans l'année en 2022, ce qui est une proportion jamais atteinte depuis la première édition de ce baromètre, en 2016. L'absentéisme a progressé de neuf points par rapport à 2016 et de douze points par rapport à 2021. Le baromètre révèle aussi une nette augmentation des arrêts multiples et précise que les troubles psychologiques constituent le premier motif des arrêts longs, de plus de trente jours.

Les managers sont particulièrement exposés

Ils comptent parmi les salariés les plus arrêtés pour maladie et ce sont eux qui enregistrent la plus forte progression cette année, avec 13 points en plus. La moitié d'entre eux se dit stressée au travail, contre seulement 38% pour les non-managers. Ils disent, à 54%, avoir une plus grande difficulté à gérer les priorités et ce sont également eux qui disent que la vie professionnelle empiète le plus sur leur vie personnelle. Ils sont 55% dans ce cas, contre seulement 27% des non-managers. Résultat : ils vont plus souvent que les autres catégories de salariés consulter un psychiatre ou un psychologue. lls ne sont pas moins de 13% dans ce cas.

Ils se disent aussi désengagés et ils sont 45% à dire qu'ils seraient prêts à prendre un arrêt maladie alors qu'ils ne sont pas malade. C'est 12 points de plus que pour les autres salariés. Ils pointent comme source de leur mal-être le travail hybride et le télétravail qui, selon eux, ont rendu leurs tâches plus complexes.

Ces arrêts maladies pourraient augmenter. C'est l'avis d'un quart des dirigeants, qui anticipent une augmentation des arrêts maladie dans les deux années à venir. Une augmentation qu'ils attribuent à la hausse des situations de fragilité des salariés, mais aussi à un moindre engagement de leur part et à une augmentation de l'âge moyen des effectifs.

 

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