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Seniors, jeunes, femmes... Ces cadres oubliés du marché de l'emploi

Le taux de chômage n'est que de 4,1% chez les cadres, loin de la moyenne globale. Mais ce chiffre cache des disparités selon les profils.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
D'après l'Apec et Pôle Emploi, les séniors, les jeunes ou les moins diplômés sont surreprésentés chez les cadres au chômage. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

2022 a encore été une année fastueuse pour les cadres. Depuis 2015, des records sont régulièrement battus et le taux de chômage de cette catégorie de salariés - ils sont un peu plus de cinq millions, un chiffre qui lui aussi ne cesse de progresser - n’est que de 4,1%, alors qu’il est tout juste sous la barre des 8% pour la population générale. L’économie se numérise, se complexifie, on a donc besoin de cadres, d’experts de leur domaine, bien formés. Certaines catégories ne profitent toutefois pas de cet excellent climat, ainsi que Pôle Emploi et l’Apec, l’association pour l’emploi des cadres, viennent de le mettre en évidence.

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C'est d'abord le cas des seniors. Sur les 485 000 demandeurs d’emploi cadres, ils sont un peu plus de 100 000 à avoir plus de 55 ans. Parmi eux, on trouve un peu plus de femmes et de chômeurs de longue durée, inscrits depuis plus d’un an à Pôle emploi. Le directeur de l'Apec Gilles Gateau souligne que c’est pour cette population plus âgée que la situation est la plus difficile. Leur taux de chômage est plus élevé de 2,7 points de pourcentage que pour l’ensemble des cadres.

Les moins diplômés surreprésentés

Les jeunes sont aussi surreprésentés chez les cadres au chômage, tout comme les femmes. Chez les personnes à la recherche d’un emploi cadre, les cadres les moins diplômés sont également nombreux. 20% des cadres chômeurs n’ont pas un niveau bac+2, alors qu’ils sont 14% de la population totale des cadres. Parmi les autres facteurs de risque, on notera le fait d'habiter dans un quartier prioritaire de la politique de la ville et spécifiquement en Île-de-France. 

Ces cadres sont pourtant prêts à changer d’emploi pour retrouver du travail. A leur sortie de Pôle Emploi, les deux tiers de ces cadres au chômage acceptent de changer de métier pour retrouver du travail. Le taux est encore plus haut pour les plus jeunes, qui n’hésitent pas à se réorienter pour sortir de l’inactivité.

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