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Pénurie de chauffeurs de cars scolaires : un décret autorise les fonctionnaires à cumuler les deux emplois

C’est officiel, depuis un tout récent décret, les fonctionnaires peuvent désormais cumuler leur emploi avec celui de chauffeur de car scolaire. Une mesure d’urgence pour pallier une grave pénurie.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Des cars de ramassage scolaire à Montsûrs (Mayenne). (MAÏWENN BORDRON / RADIO FRANCE)

On manque désespérément de chauffeurs de cars scolaires en France. "C’est la première année où l’on sait que certains enfants ne pourront pas aller dans leur établissement faute de chauffeur", affirmait récemment Ingrid Mareschal, la déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs. À la rentrée de septembre, il manquait environ 8 000 conducteurs, selon ce même organisme.

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C’est en partie lié à la crise sanitaire. Pendant la crise du Covid, plus de 5 000 chauffeurs ont quitté la profession. Les longues périodes d’arrêt de leur activité ont poussé de nombreux conducteurs à aller voir ailleurs. D’autant que les conditions de travail sont difficiles. Le métier n’attire pas les candidats. Les salaires sont bas et les horaires de travail ne sont pas faciles, avec cette longue coupure entre le service du matin et celui du soir. Malgré le rôle social évident de la profession, celle-ci n’attire pas, ou bien des candidats qui ont déjà une activité et qui en font un complément de revenus. D’où l’idée du gouvernement de faire appel aux fonctionnaires.

Quelles conditions ?

Un appel d’urgence lancé conjointement par la Première ministre, Elisabeth Borne et quatre de ces ministres, Stanislas Guérini à la Fonction publique, Gérald Darmanin à l’Intérieur, Christophe Béchu à la Transition écologique et François Braun à la Santé. Une mobilisation générale qui débouche sur un décret : les fonctionnaires des trois fonctions publiques – Ètat, collectivités et hôpitaux – pourront, en dehors de leurs heures de travail et si ça ne porte pas atteinte au fonctionnement normal, à l’indépendance et à la neutralité du service d’affectation de l’agent, conduire les enfants à l’école dans un bus scolaire et assurer des transports pour les élèves et étudiants handicapés. De quoi arrondir les fins de mois, puisqu’il s’agit bien, précise le décret d’activités lucratives. Le dispositif est expérimental, il est d’une durée de trois ans.

Une mesure bien accueillie qui va en tout cas dans le sens de ce que proposait récemment la fédération nationale des transports de voyageurs, qui réclamait une réforme du CAP de chauffeurs de bus scolaire et un abaissement de l’âge de l’accès au permis de conduire. Il est actuellement de 24 ans, la fédération demande à ce qu’il passe à 18 ans.

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