Cet article date de plus de cinq ans.

Les recruteurs prévoient d'avoir de plus en plus recours aux travailleurs indépendants

Une nouvelle étude montre que le recours aux travailleurs indépendants par les entreprises est en train de gagner du terrain en France.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un candidat devant des recruteurs. (MAXPPP)

La "gig économy" est l'économie du travail à la tâche, fourni par des travailleurs indépendants, extérieurs à l'entreprise. Une nouvelle étude montre que ce mode de fonctionnement est en train de gagner du terrain en France.

Pratiquement un professionnel du recrutement sur deux, 42% exactement, envisage d'augmenter dans les années à venir le nombre de travailleurs indépendants qui fournissent des services à leur entreprise. C'est une étude du cabinet de conseil Korn Ferry qui met cette tendance en évidence. De quels travailleurs indépendants parle-t-on ? Des experts. Les nouvelles technologies ont rendu le monde du travail plus complexe. On a de plus en plus besoin de spécialistes très pointus. Les entreprises, plutôt que de les former en interne, préfèrent de plus en plus s'attacher leurs services le temps d'une mission. Ce sont eux dont le nombre devrait s'accroître dans les prochaines années. C'est ça, la "gig economy".

Les entreprises y trouvent des avantages

Le coût d'abord, bien sûr, même si le recours à un travailleur indépendant peut sembler plus coûteux, à l'heure. Une récente étude montrait qu'en France, un consultant facturait en moyenne 1 030 euros de la journée. Mais les professionnels du recrutement interrogés estiment qu'au final, parce que les experts extérieurs à l'entreprise sont plus performants, ils finissent par permettre de réaliser des économies de fonctionnement.

Autre grand avantage pointé par les recruteurs : les consultants extérieurs sont plus faciles à manager que les troupes en interne. Ils auraient même, pour six recruteurs sur dix, un impact positif sur la culture de l'entreprise. Pourquoi ? Parce qu'ils apportent de l'extérieur de nouvelles façons de faire. Ils travaillent avec des clients divers. Ils peuvent donc inspirer les travailleurs de l'entreprise à laquelle ils louent leurs services. Ils deviennent si précieux qu'il faut tout faire pour les retenir. C'est en train de devenir un souci pour les entreprises fortement consommatrices de consultants extérieurs. Il faut les fidéliser. Les empêcher de partir à la concurrence. D'où l'arrivée, en interne, du chief freelance officer. Il est chargé de recruter, et surtout de chouchouter, les meilleurs consultants. Clairement, pour tous ceux qui ont une expertise pointue, il est en train de devenir plus intéressant de vendre ses compétences au plus offrant plutôt que de rester attaché à la même entreprise.

Les fonctionnaires sont-ils prêts à passer dans le privé ?

La réponse est oui, plus qu'on ne le croit. Près un agent de la fonction publique hospitalière sur deux se dit prêt à sauter le pas. C'est moins chez les agents publics territoriaux, mais quand même 31%. Et 24%, un quart, dans la fonction publique d'Etat, à en croire une enquête menée par le réseau Etoile avec l'institut Keedn.

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