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Les deux-tiers des salariés handicapés se sentent bien intégrés au travail

Une étude s'est intéressée au vécu des salariés handicapés. Que veulent vraiment les personnes handicapées au travail ? Des éléments de réponses à partir d'un témoignage.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un handicapé au travail. (MYCHELE DANIAU / AFP)

Quand on parle de handicap et de travail, c'est généralement pour dire que ça va mal et que les entreprises n'emploient pas assez de personnes handicapées. Pour la première fois, une étude s'est intéressée au vécu des salariés handicapés. Une enquête que franceinfo dévoile en exclusivité.

Et cette enquête dit que ça va plutôt bien ! Certes le taux de chômage des personnes handicapées est deux fois plus important que celui des personnes valides, mais comment celles qui travaillent se sentent-elles au boulot ? Une agence d'événementiel, Inspirience, et un cabinet d'étude, Occurrence, ont interrogé près de 1 000 personnes handicapées en poste. Résultat : les deux tiers d'entre elles se disent bien intégrées. Mais que faut-il pour qu'une personne handicapée se sente bien intégrée dans une équipe de travail ? Isabelle souffre de deux maladies auto-immunes, qui l'empêchent de sentir ce qu'elle touche. Elle doit contrôler tous ses gestes avec la vue, pour s'assurer de ce qu'elle fait. Elle travaille depuis vingt ans : "Pour moi le plus plus important, c'est l'équipe dans laquelle est accueillie la personne. Il ne faut pas que si elle a un aménagement de son temps de travail, on se dise : 'elle, elle est toujours privilégiée', sinon ça pose des problèmes. Si on ne sait pas, on va prendre ça pour un avantage, alors que la personne part plus tôt parce qu'elle ne peut pas faire autrement parce qu'à cinq heures elle est épuisée".

Le handicap, on en parle ?

Les travailleurs handicapés veulent-ils parler de leur handicap au travail ? Pas tous. Dans cette étude, un tiers des salariés handicapés taisent leur handicap. Ce qu'a fait Isabelle... avant de le regretter : "Dans la nouvelle équipe dans lequelle je suis arrivée, je n'ai pas assez dit que j'avais des difficultés. On était en open space, et tous les matins, ne pas être à la même place, devoir remonter mon siège, le redescendre, remettre mon écran comme il faut, c'était pour moi très compliqué".


Autre question qui se pose : est-ce que la personne handicapée a envie qu'on lui parle de son handicap ? "Un peu les deux. Que ce soit juste dit avec les difficultés, mais on a quand même envie d'être traité avant tout comme une personne lambda plutôt d'être d'abord être considéré comme un travailleur handicapé avant d'être considéré pour ses compétences et non pour son handicap", dit Isabelle.

Le 28 mai aura lieu à Paris un Salon handicap, destiné aux emplois et aux achats responsables.

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