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Ils ont changé de vie. Grégoire, des coulisses de la télé aux conférences sur l'art

C'est mon boulot, tout l'été les parcours de salariés qui ont changé de vie. Mardi, Grégoire, qui a cessé de travailler avec Michel Drucker pour vivre de sa grande passion : l'art. Il donne aujourd'hui des conférences dans les entreprises. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme s'adresse à un public dans une salle. Photo d'illustration. (ERIC AUDRAS / MAXPPP)

La passion de Grégoire pour la peinture est née à l'occasion d'un accident de la vie. Adolescent, il est hospitalisé six mois pour anorexie mentale :"À l’époque, la façon de traiter ça, c’était l’isolement. On était enfermé dans un service pour les adolescents avec une interdiction de tout contact avec l’extérieur, pas de courrier, pas de visite, pas d’appel. Donc ennui profond pendant six mois et il y avait miraculeusement une petite bibliothèque avec beaucoup de bouquins sur l’art." 

Pas d'études supérieures, trop stressantes pour lui, alors il travaille dès qu'il a 18 ans. Un métier un peu particulier : "J’ai assisté Michel Drucker sur l’émission 'Vivement dimanche' pendant 15 ans." Préparer les interviews, faire les résumés de romans, de pièces, de films : "Tous les bristols que Drucker a dans la main pendant l’émission, c’était moi et Eric mon binôme qui lui préparions." Recevoir Céline Dion ou Alain Delon, "c’était super sympa, c’était très divertissant".

Mais sa passion pour l'art ne l'a pas quitté. Il visite, lit, voyage, mange et dort pour l'art. Des idées de ponts entre ses deux vies commencent à germer. Un ami, illusionniste qui intervient avec succès dans les entreprises, va lui montrer la voie. "Lui me disait 'l’histoire de l'art c’est un très bon sujet pour l’entreprise, je vais t’apprendre le métier, je vais te guider, tu verras'. Au bout d’un moment, je me suis dit 'Ok je vais me lancer' et il m’a aidé à porter ce sujet de l’histoire de l'art dans le monde de l’entreprise. En m’adressant à des banquiers, à des gens de la construction, n’importe quelle activité peut avoir à apprendre des choses de l'art. Parce que la créativité ça concerne tous les métiers", dit Grégoire.

Après 15 ans de salariat, c’est énorme le sentiment d’être libre et de travailler pour soi.

Grégoire

à franceinfo

Grégoire va donc demander une rupture conventionnelle et l'obtenir, ce qui lui permettra d'écrire des conférences pendant un an et demi. De les tester gratuitement dans les écoles de commerce. Puis il s'attaque au vrai marché. Qui répond très favorablement :"Je suis très heureux, je gagne bien ma vie, j’ai largement dépassé mes objectifs, je n’ai pas de charges importantes, j’ai juste mon ordinateur et un peu de matériel acheté et ce n’est pas grand-chose." Grégoire vit de sa passion et il a surtout "ce sentiment d’être seul maître à bord. J'apprécie chaque jour." L'adolescent malade est loin. Aujourd'hui, il amuse, il instruit, il inspire : "C’est un boulot qui est assez génial ! Je gagne ma vie en parlant de ce que j’aime et en véhiculant des idées dans lesquelles je crois"



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