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Emploi : certains groupes sociaux doivent faire face à des discriminations tenaces

Les personne "racisées", celles qui appartiennent à un groupe ethnique perçu par les autres, rencontrent trois fois plus de difficulté dans la recherche d’un travail. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée le 21 mars.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un entretien d'embauche. (VINCENT HAZAT / MAXPPP)

Plus de la moitié, 51% exactement des personnes dites racisées estiment avoir déjà été victimes de discriminations dans la recherche d’un travail. C’est trois fois plus que la moyenne observée chez l’ensemble des Français. À noter que le concept de personne racisée est celui qui est recommandé par la Cnil, la Commission nationale informatique et liberté. Il fait référence à l’appartenance à un groupe ethnique perçu par les autres. Mais les discriminations ne s’arrêtent pas à la recherche d’un emploi. Une fois embauché, dans le cadre des activités professionnelles, elles persistent. C’est ce qui ressort d’un sondage Ifop mené auprès de plus de 4 000 salariés pour l’entreprise MakemyCV.

Des discriminations, par exemple, pour évoluer dans la carrière, pour obtenir une augmentation ou une mutation. Ainsi, 40% des musulmans disent avoir subi des discriminations dans ces situations par rapport à 14% de ceux qui se disent sans religion. Quand on prend l’ensemble des discriminations au travail, qu’elles portent sur le recrutement, le liciencement, le congé, l’évolution, l’accès aux formations, etc, le résultat est encore plus spectaculaire. 32% de la population générale dit y avoir déjà au moins été confrontée une fois. Cette proportion s’élève à 57% chez les musulmans, 51% chez les personnes racisées et 50% chez ceux qui portent des signes religieux.

Les insultes et les humiliations culminent à 57% chez les salariés de nationalité étrangère

Les discriminations peuvent aussi se traduire par des insultes ou des propos humiliants quand on demande à l’ensemble des salariés s’ils ont déjà fait l’objet de propos insultants ou humiliants du fait de leurs origines, on n’obtient que 16% de réponses affirmatives. Mais cette proportion s’envole à 54% chez les salariés musulmans, à 40% chez les salariés racisés et à 39% chez ceux qui portent des signes religieux. Les insultes et les humiliations culminent même à 57% chez les salariés de nationalité étrangère.

Plus étonnant encore, les personnes racisées, musulmanes ou porteuses de signes religieuses, font plus souvent l’objet que les autres de remarques sur leur physique, par exemple leur silhouette, sur leur corpulence ou leur façon de s’habiller.

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