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Comment les seniors envisagent-ils leur avenir professionnel jusqu’à la retraite ?

Alors que l’âge légal de la retraite va reculer progressivement jusqu'à 64 ans, une large majorité de salariés seniors expriment un désir de changement.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le travail à la chaîne, les métiers bruyants, les agents de nettoyage, livreurs, autant de métiers où les salariés réfléchissent à leur avenir professionnel jusqu'à la retraite. (Illustration) (WILLIAM TAUFIC / THE IMAGE BANK RF)

70% des seniors veulent encore évoluer professionnellement avant la retraite. Progresser en interne, monter en compétences ou changer de métier. On est bien loin du cliché du salarié rétif au changement, incapable de s'adapter, une fois la cinquantaine passée. C'est ce que révèle une étude du Cereq, qui porte sur plus de 4 000 salariés, âgés d'au moins 50 ans. Ils ont été interrogés pendant cinq ans sur leur situation professionnelle, leur souhait d’évolution et de formation. 

franceinfo : En 2014, au début de l’enquête, qui sont les seniors qui expriment le plus fort désir d’évolution professionnelle ? 

Sarah Lemoine : Ceux qui se sentent bloqués dans leur carrière. Ils représentent près d’un tiers des sondés. Ils sont souvent techniciens ou agents de maîtrise, plutôt en CDI. Ils sont très investis, mais leur salaire ne progresse pas. Ils craignent pour leur emploi. Ils veulent évoluer en interne, monter en compétences et gagner en responsabilité. Ils sont les plus nombreux à vouloir se former. 

Très concernés aussi, les quinquagénaires qui travaillent dans des conditions dégradées ?

Ils représentent près d'un quart des seniors de l’enquête. Ils exercent des métiers ennuyeux, pénibles, peu qualifiés, et souvent à temps partiel. Dans les transports, la logistique ou l’entretien. Ils ont les salaires les plus bas, et des parcours difficiles, marqués par le chômage et la précarité. Dans ce groupe, très féminisé, ils sont nombreux à vouloir changer de métier, se reconvertir. 

Cinq ans plus tard, ces seniors ont-ils pu évoluer ?

Difficilement. Parmi ceux qui souhaitaient évoluer en interne, une part importante a eu accès à de la formation. Mais cela a eu peu ou pas d’effet. Dans le deuxième groupe, celui des salariés les plus en difficulté, le désir de formation ne s’est pas matérialisé. Et quand c'est le cas, il n'a pas permis la reconversion espérée.

Il reste donc beaucoup de freins à lever, affirment les auteurs de l'étude, alors qu’il va falloir rendre le travail soutenable jusqu’à un âge avancé. À commencer par les refus de financement des employeurs et des organismes de formation. Ils sont beaucoup plus fréquents, pour les salariés de plus de 50 ans.

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