Heure d'hiver : près de 7 dormeurs sur 10 pratiquent le "grappillage de minutes" matinal, et c'est bénéfique
En ce week-end de changement d’heure plutôt sympa pour les dormeurs, il y a, en plus, une bonne nouvelle pour les adeptes du "report" du réveil de quelques minutes. Les explications de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : Contrairement aux idées reçues, il pourrait être bénéfique de s’accorder ce "bonus" de temps de sommeil au réveil ?
Géraldine Zamansky : Absolument, des chercheurs suédois ont mené deux études très déculpabilisantes pour tous ceux qui ont du mal à sauter du lit dès la première sonnerie du réveil. D’abord, en réalité, les femmes sont majoritaires. Leur première enquête auprès de 1.732 adultes montre que près de 7 dormeurs sur 10 pratiquent ce "grappillage de minutes" matinal. En étant même capable de se rendormir entre deux sonneries.
Et alors ce démarrage au ralenti ne "déteint" pas sur le reste de la journée ?
Pas du tout ! Au contraire, le cerveau de ces procrastinateurs du réveil travaille mieux, quand ils se sont petit à petit, accordés 30 minutes de bonus. C’est le résultat d’une étonnante recherche menée à l’université de Stockholm, par Tina Sundelin. Elle m’a expliqué comment 31 adeptes du décalage de réveil ont accepté de dormir dans son laboratoire, et de passer des tests dès qu’ils se levaient. Soit après avoir eu le droit de reporter l’alarme. Soit après avoir sauté du lit, dès la seule et unique sonnerie de réveil. Un peu d’additions, des mots à retenir, une évaluation de la mémoire personnelle : le bilan de ces petites épreuves est sans appel : de meilleurs scores sont constatés après un réveil en plusieurs étapes.
Comment Tina Sundelin explique-t-elle ces performances ?
Elle a de bonnes hypothèses, grâce à l’engagement de ces volontaires qui ont aussi accepté d’avoir plein de capteurs sur la tête et le corps pendant la nuit, pour suivre leurs différents cycles de sommeil. Résultat, quand ils dorment, sans interruption, les 30 dernières minutes qui précèdent le réveil, ces volontaires sont souvent dans une phase profonde. Ce qui est rare le matin.
Or, il est connu qu’une interruption brutale de cette phase laisse le cerveau embrumé. Donc le fait de pouvoir redormir un peu, atténuerait cette rupture. Et puis, en très simplifié, la sécrétion des "hormones du réveil", commencerait quand même. C’est un test de salive qui a permis de le mesurer. Tout cela peut contribuer à une sortie plus rapide du brouillard matinal. Conclusion, aucune raison de se priver d’un réveil par étapes, s’il semble bénéfique. En évitant bien sûr de se mettre en retard !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.