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C'est ma planète. "Les Sentinelles" : un film sur les lanceurs d'alerte

Les lanceurs d'alerte environnementale sont un peu des héros du quotidien : on les retrouve en tête d'affiche d'un film de Pierre Pézerat qui s'intitule "Les Sentinelles".

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Josette Roudaire, ancienne ouvrière de l'usine Amisol de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). (CAPTURE D'ÉCRAN "Les Sentinelles")

Le Film Les Sentinelles sort mercredi 8 novembre. Un film documentaire où les lanceurs d'alerte environnementale sont un peu des héros du quotidien.

On y suit le combat de plusieurs "sentinelles", celles qui montent la garde sur l'état de notre environnement et de notre société. On découvre ainsi Josette Roudaire, une ouvrière de l'ancienne usine Amisol à Clermont Ferrand, où elle a travaillé pendant des années dans des ateliers de tissage de fibre d'amiante. Tout comme Jean-Marie Birbès, ancien ouvrier d'Eternit dans le Tarn. Tous deux délégués CGT, ils évoquent les difficultés qu'ils rencontrent pour dénoncer leurs conditions de travail, le risque sanitaire de l'amiante pourtant déjà renseigné dès la fin de la guerre. Mais aussi le chantage à l'emploi opéré par leur employeur. Pourtant, à force d'aller aux enterrements de leurs collègues, ils décident quand même de se battre et créent les premières associations en France de victimes de l'amiante. Malgré leur bataille, ces dernières n'ont jamais obtenu de procès au pénal. 

Des combats parallèles

Pierre Pézerat, le réalisateur, a choisi de filmer d'autres victimes de leur travail. Paul François, l'agriculteur de Charente victime d'une intoxication au Lasso, un désherbant de Monsanto aujourd'hui interdit en France. Il a crée l'association Phyto-victimes qui rassemble aujourd'hui de nombreux agriculteurs victimes des pesticides. Tout comme les trois salariés de l'usine Nutréa Triskalia en Bretagne intoxiqués par des céréales sur lesquelles avaient été pulvérisés des produits chimiques pour les conserver. Leur témoignage est effrayant sur les symptômes dont ils sont victimes et sur les conséquences de la consommation de ses céréales par les animaux d'élevage. Leur combat est plus récent que celui des victimes de l'amiante, mais résonne de la même façon. 

Un hommage à Henri Pézerat

Le point commun de ces combats est Henri Pézerat, le père du réalisateur, mort en 2009. Ce toxicologue, chercheur au CNRS, fut le premier à avoir alerté le grand public sur les dangers de l'amiante dès les années 1980. Le film rappelle d'ailleurs que c'est parce qu'il travaillait à l'université de Jussieu à Paris et que des enseignants lui ont demandé de se renseigner sur des fibres blanches qui tombaient de leur plafond qu'il s'est penché sur la question. Et qu'il est allé à la rencontre des salariés des usines d'amiante pour les informer des risques. Un des premiers lanceurs d'alerte français à qui ce film, et donc son fils, rendent hommage.

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