Corée du Sud : la mort d’un robot administratif passionne les médias et les réseaux sociaux

Dans le pays qui compte la plus grande densité de robots au monde, un robot employé municipal retrouvé en morceaux en bas d'un escalier captive les Coréens, certains soupçonnent le premier suicide de robot.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le robot administratif sud-coréen retrouvé en morceaux, dans le bâtiment du Conseil municipal de Gumi. (HANDOUT / GUMI CITY COUNCIL  / AFP)

En Corée du Sud, les réseaux sociaux débattent de la mort suspecte d’un robot administratif. Il a été retrouvé totalement détruit en bas des escaliers dans la mairie de la ville de Gumi où il travaillait, a rapporté la mairie le 26 juin. Certains se demandent si le pays n’aurait pas à faire à son premier suicide de robot. Le sujet passionne les médias en Corée du Sud, où le gouvernement et les entreprises, encouragent l’automatisation de plein de services. Le pays, qui ne fait plus beaucoup de bébés, fait face à de graves pénuries de main-d’œuvre et il essaye donc d’intégrer de plus en plus de robots dans ses usines, dans ses magasins, mais aussi dans ses administrations.

Selon les calculs de la Fédération internationale de la robotique, le pays affiche déjà la plus grande densité de robots au monde. Pour 10 000 employés humains en usines, il y a 1 000 robots industriels. À titre de comparaison, en France, il y a seulement 180 robots pour 10 000 ouvriers humains. Ces robots s’installent maintenant dans les villes, dans les rues ou les bureaux. Ce sont des robots de service qui accueillent des visiteurs ou qui font des livraisons. Au siège du groupe high tech Naver, à Séoul, ce sont des robots qui montent directement dans les étages pour vous livrer votre café Starbucks préparé par un humain au rez-de-chaussée. Ils font aussi le tour des salles de réunion avec des documents importants à signer.

Les spécialistes penchent pour un simple accident informatique

Les administrations se servent aussi de ces robots de service, elles souffrent des mêmes pénuries de main-d’œuvre. Notamment dans les petites villes de province. C’est pour cette raison que la municipalité de Gumi, au centre du pays, a commencé à intégrer à ses équipes des robots livreurs. Elle leur a même attribué des badges de fonctionnaires. Ce sont des machines assez simples, pas des humanoïdes, mais des sortes de gros cylindres roulants, de la taille d’un petit frigo. Ils connaissent le plan de la mairie et savent prendre l’ascenseur seuls pour aller distribuer le courrier ou des documents.

Et fin juin, l’un de ces robots, qui fonctionnait sans problème depuis un an et demi, s’est précipité tout seul dans les escaliers par une porte ouverte. Il est tombé trois mètres plus bas, presque totalement détruit. Depuis, les internautes spéculent sur son suicide, car les témoignages disent qu’il avait un comportement un peu erratique avant l’accident. Il tournait en rond et semblait désorienté. Il n’aurait jamais dû se trouver à cet endroit, en haut des escaliers. D’où les théories sur son épuisement supposé qui courent sur les réseaux sociaux. Les ingénieurs n’ont pas encore donné les conclusions de l’autopsie de leur robot. Mais les spécialistes croient plutôt à un simple accident informatique. Ce n’était pas une machine dotée d’intelligence artificielle capable de reproduire une forme de réflexion.

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