Au Japon, le gouvernement propose un "ChatGPT de l'amour" pour aider les célibataires à trouver un partenaire

Les mariages et les naissances sont en forte baisse au Japon. A tel point que le gouvernement joue les entremetteurs et propose des services qui utilisent l'intelligence artificielle pour aider les couples à se former.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un couple à Yokohama, en août 2023. (DAVID MAREUIL / ANADOLU AGENCY VIA AFP)

Pour essayer de relancer le mariage et les naissances au Japon, le gouvernement propose d'aider les célibataires à les accompagner dans leur quête de l'âme sœur, grâce à l'intelligence artificielle pour trouver plus rapidement des partenaires qui sont "compatibles" avec leurs attentes. Une à une, toutes les grandes collectivités locales du pays rejoignent ce mouvement qui est poussé par le gouvernement. La municipalité de Tokyo commence ainsi à proposer depuis décembre dernier ce genre de services. L'idée, c'est d'aider les célibataires qui peinent à identifier l'âme sœur. Les études montrent que les personnes qui n'arrivent pas à trouver un partenaire avec les agences matrimoniales classiques ont souvent des choix un peu restreints. Elles se bloquent sur quelques critères. Par exemple, elles veulent une personne d'une catégorie d'âge assez limitée, ou alors exerçant des métiers très précis, et les candidats potentiels sont alors peu nombreux.

L'idée des autorités, c'est d'élargir ces choix et pour cela, elles vont faire appel à des plateformes d'intelligence artificielle qui vont être capables de gérer des dizaines de facteurs et de mieux comprendre la personnalité et les envies des candidats au mariage pour leur proposer plein de partenaires potentiels. Et le gouvernement a maintenant un budget national pour financer une partie de ce travail d'entremise numérique.

Des services plus ou moins intrusifs

Pour apprendre à ce ChatGPT de l'amour à mieux vous connaître pour vous trouver le bon partenaire, plusieurs solutions qui sont testées. Dans beaucoup de collectivités, vous allez devoir répondre à de longs questionnaires, jusqu'à 100 questions. C'est assez classique et la plateforme va ensuite comparer automatiquement vos réponses avec celles des autres personnes enregistrées et trouver des correspondances. Dans la préfecture d'Ehime, le service va être un peu plus intrusif. Il va vous demander d'accéder aussi à votre historique de recherche sur Internet, que ce soit sur votre smartphone ou sur votre ordinateur. Il ne s'agit pas de vous juger, mais de voir quels sont vraiment vos centres d'intérêt. Ça aide la machine à vous trouver un partenaire.

L'Etat japonais se sent obligé de jouer les cupidons parce que le nombre de mariages s'effondre au Japon. L'an dernier, il y a eu moins de 500 000 unions dans le pays. C'est deux fois moins qu'au début des années 80. Dans d'autres pays, ce ne serait pas forcément un problème. Mais au Japon, moins de mariages, c'est automatiquement moins de bébés, car la société reste très conservatrice et elle voit toujours d'un très mauvais œil les naissances hors mariage. Ici, moins de 2 % des bébés naissent hors mariage. Le gouvernement joue donc les cupidons pour essayer de redresser la natalité qui s'effondre très rapidement. 

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