BD, bande dessinée. Un été d'anticipation : L'uchronie du laboratoire nantais
Chaque samedi, cet été, "BD, Bande dessinée" revient sur une sortie récente qui imagine le monde d'après. Avec "Le dernier Atlas", une bande d'auteurs nantais imagine le futur en revisitant la France des Trente glorieuses. Et préfère les utopies écologistes aux expériences nucléaires du Sahara.
Du côté de Nantes, quelques auteurs de bandes dessinées réfléchissent à l’avenir de la planète en revisitant le passé.
Des décennies pas si glorieuses que ça
Dans Le dernier Atlas, les scénaristes Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, aidés au dessin par Hervé Tanquerelle et Fred Blanchard, imaginent tout bonnement qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on inventa les premiers robots nucléaires géants. Ils posent aussi comme préalable que la guerre d’Algérie n’a pas eu lieu comme nous le savons, et que Michel Debré succéda au général de Gaulle à la tête du pays. Ceci étant dit, le pas de côté leur permet de revenir sur les Trente glorieuses, les trois décennies souvent présentées comme fastes pour l’économie hexagonale et la grandeur de la France.
Eux ne sont pas d’accord. Ils voient même, dans ces années-là, les prémices des difficultés que nous traversons : les souffrances de la planète, le dérèglement du climat et l’effondrement en cours de la biodiversité. Dans le Sahara encore français, les oiseaux deviennent fous.
Les oiseaux, dans 'Le dernier Atlas', sont déboussolés et annonciateurs d’un chaos à venir. Comme on rogne sur les forêts, les habitats des différents êtres vivants qui, normalement, ne se télescopent pas, se touchent. Les choses sont déréglées.
Le coscénariste Gwen de Bonneval
Où l'on reparle de la ZAD de Notre-Dame des Landes
Devant le monde qui rouille et s’enflamme, ils sont convaincus que les utopies valent le coup d’être défendues. Et ces Nantais regardent avec sympathie ce qui se passe dans la ZAD voisine de Notre-Dame des Landes, dont on ne parle plus beaucoup, mais qui continue son expérience alternative.
On est d’accord qu’il y a plein de gens qui n’ont pas envie de vivre comme ça. Simplement, c’est comme une fenêtre vers ce qui pourrait nous arriver : se passer le plus possible d’énergies fossiles, avoir un rapport de considération envers les non-humains, ça, c’est très présent dans la ZAD.
Gwen de Bonneval
Dans Le dernier Atlas, on passe de la banlieue nantaise aux bidonvilles des grandes cités indiennes. Pour savoir où tout cela nous mène, il faudra attendre la fin de la trilogie en cours. Le deuxième volume est paru au printemps aux éditions Dupuis.
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