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Sous-marins, Mali, Afghanistan, 13-Novembre... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Yves Le Drian

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 16 septembre 2021.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Yves Le Drian, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 16 septembre 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 16 septembre 2021. Rupture du contrat des sous-marins par l'Australie, chef du groupe État islamique au Grand Sahara tué par les forces françaises, Afghanistan, procès des attentats du 13-Novembre... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. 

Contrat des sous-marins avec l'Australie rompu : "préoccupé" par "le comportement américain"

"Je suis en colère, ça ne se fait pas entre alliés", déclare Jean-Yves Le Drian, à propos de la rupture par l'Australie du contrat qui la liait à la France sur l'achat de douze sous-marins. "C'est un coup dans le dos". "Nous avions établi avec l'Australie une relation de confiance, cette confiance est trahie", poursuit le ministre français qui exprime "beaucoup d'amertume sur cette rupture." "Il va bien falloir une clarification, il faut que les Australiens nous disent comment ils s'en sortent", ajoute Jean-Yves Le Drian, car des contrats ont été signés. 

Au-delà de l'attitude de l'Australie dans la rupture du contrat des sous-marins, "ce qui me préoccupe aussi, c'est finalement le comportement américain", déclare également Jean-Yves Le Drian. Le ministre parle d'une "décision unilatérale, brutale, imprévisible" qui "ressemble beaucoup à ce que faisait M. Trump", poursuit-il. Il raconte avoir appris "brutalement par une déclaration du président Biden, que le contrat qui était passé entre les Australiens et la France s'arrête, et que les États-Unis vont proposer aux Australiens une offre nucléaire dont on ne connaît pas le contenu".

La mort du chef du groupe État islamique au Grand Sahara, une "bonne nouvelle"

"C'est une bonne nouvelle", juge Jean-Yves Le Drian, à propos de la mort d'Adnan Abou Walid al Sahraoui, chef du groupe État islamique au Grand Sahara, abattu par les forces françaises. "C'était un peu, on pourrait dire, l'ennemi numéro un", poursuit-il, rappelant que ce chef djihadiste "avait commandité l'assassinat de six humanitaires de l'ONG Acted et de leurs accompagnateurs nigériens, au mois d'août de l'année dernière, au Niger."

"Il faut saluer cette défaite de l'État islamique [au Grand Sahara] par la décapitation de son chef", déclare également Jean-Yves Le Drian, qui "constate que la réorganisation de [l'opération militaire conduite par l'armée française] Barkhane sur l'objectif principal qu'est le contre-terrorisme porte ses fruits". Cette "neutralisation n'est pas la première dans cette filiale de Daech", souligne le ministre.

Mali: la présence de mercenaires russes "incompatible avec la présence internationale"

"Si d'aventure le colonel Goïta, président par intérim du Mali, avait l'intention de recruter la société Wagner, évidemment c'est incompatible avec la présence internationale au Mali. C'est à lui de prendre ses responsabilités, on le lui a dit", avertit Jean-Yves le Drian.

Le groupe Wagner, "ce sont des mercenaires russes, une milice privée qui intervient dans différents pays". Ils sont notamment intervenus en Syrie et en Ukraine, et "ils sont très actifs en République centrafricaine". D'après le ministre français, "ce sont des gens qui s'illustrent par leurs exactions, par les violations du droit humanitaire, par les prédations parce qu'ils se servent" notamment sur les ressources minières. "Contrairement à ce qu'ils annoncent, ils renforcent l'instabilité des pays concernés", juge le chef de la diplomatie française.

Afghanistan : "Quelques ressortissants français" doivent encore être évacués

"Quelques ressortissants français" doivent encore être évacués d'Afghanistan ainsi que "beaucoup d'Afghans", indique Jean-Yves Le Drian. Il répète que la France n'a "pas de dialogue politique avec les talibans" mais discute avec les Qataris pour permettre ces nouvelles évacuations.

Le ministre rappelle que cinq principes ont été posés par la France et la communauté internationale avant l'ouverture d'un dialogue. "Le premier qu'on pouvait imaginer peut-être possible, c'était la composition d'un gouvernement ouvert. Or, le gouvernement qui a été annoncé par les talibans est un gouvernement extrêmement fermé où on retrouve les enfants de la génération antérieure des talibans, et en plus des éléments très proches d'Al-Qaïda, donc, ils ne sont pas au rendez-vous", expose Jean-Yves Le Drian.

Procès des attentats du 13-Novembre : "Quand on attaque la France, la France riposte"

Au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam a tenté d'expliquer sa participation aux attentats comme conséquence de l'intervention militaire de la France contre l'État islamique en Irak et en Syrie. "Quand on attaque la France, la France riposte", réagit Jean-Yves Le Drian. 

"Je rappelle que c'est Daech qui nous a déclaré la guerre, c'est Daech qui nous a considérés comme son ennemi", insiste le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. "Ce que cette personne a oublié", dit-il en parlant de Salah Abdeslam, "c'est qu'avant les attentats du 13 novembre, il y avait ceux de janvier contre Charlie Hebdo". Jean-Yves Le Drian estime que "quand on déclare la guerre et qu'on vient la porter sur notre territoire, on riposte".

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