Position européenne face à l'Ukraine, situation à Gaza, désunion de la gauche, dette... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Manon Aubry
Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes était l'invitée de Demain l'Europe mercredi 3 avril. Elle répondait à Salhia Brakhlia, Jérôme Chapuis, Renaud Dély, Anna Kowalska, de la télévision publique polonnaise, et Enric Bonnet, correspondant du journal espagnol El Periodico.
Ukraine, "la France doit prendre le leadership du camp de la paix"
Interrogée sur la stratégie de la France et de l'Union européenne face à la guerre en Ukraine, Manon Aubry a estimé que "la France doit prendre le leadership du camp de la paix et trouver une issue diplomatique" dans le conflit. Elle a également critiqué l'envoi possible de troupes au sol en Ukraine, ce qui serait "inefficace et irresponsable", selon elle.
"J'en ai marre qu'on nous dise qu'il y a une ambiguïté. On est pour une aide militaire, financière et logistique", insiste-t-elle.
Manon Aubry veut "en priorité", d'abord "relancer une coordination de la production" militaire et industrielle au niveau européen.
Gaza, la France et l'Union européenne ont une "responsabilité"
Au sujet de la situation dans la bande de Gaza, la tête de liste LFI aux élections européennes estime que "la France et l'Union européenne portent une responsabilité particulière" en envoyant des armes à Israël. La France a même une "responsabilité majeure" dans ce qu'elle qualifie de "carnage". Elle réclame un "embargo sur les armes".
La candidate assure se battre au Parlement européen pour deux choses : "Un embargo sur les armes, pour que la France et l'UE arrêtent d'envoyer des armes à Israël", alors qu'il "manque des armes en Ukraine". Elle se bat également pour "la suspension de l'accord d'association entre l'UE et Israël". Mis en place en 2000, cet accord est le principal instrument juridique qui régit les relations bilatérales entre Israël et l'Union européenne.
Européennes, "on n'est pas condamnées à subir l'extrême droite ou les macronistes"
À deux mois du scrutin des élections européennes, Manon Aubry a à nouveau exprimé son "regret" que la gauche "ne soit pas unie", et notamment le Parti socialiste qui a "tourné le dos au programme de la Nupes", selon elle. "Quand la gauche ne trahit pas, elle peut rester au pouvoir", affirme-t-elle.
"On n’est pas condamnés à subir l’extrême droite ou les macronistes", ajoute Manon Aubry.
Face au déficit, faire "la poche aux profiteurs"
Pour faire face au déficit, "plutôt que de faire la poche des pauvres et des chômeurs, faisons la poche des profiteurs", avance Manon Aubry. Elle pointe "les grandes entreprises multinationales", comme Total ou encore les "milliardaires de notre pays".
Elle critique aussi la volonté du gouvernement français de vouloir réaliser dix milliards d'euros d'économies cette année en France. "C'est sans doute la plus grande saignée sociale qu'on n'ait jamais connue en France et Europe", estime-t-elle.
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Retrouvez l'intégralité de "Demain l'Europe" du mercredi 3 avril 2024 :
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