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Levée des brevets sur les vaccins, taxe mondiale sur les multinationales et fin de l'opération Barkhane... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Louis Bourlanges

Le député MoDem des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 12 juin 2021.

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Le député MoDem des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 12 juin 2021. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Levée des brevets de vaccin, taxe mondiale sur les multinationales et fin de l'opération Barkhane... Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, est l'invité du "8h30 franceinfo". Il répond aux questions de Jules de Kiss et Myriam Encaoua.

"Il ne s'agit pas, au nom du profit, de faire que la moitié de la planète ne puisse pas se vacciner"

"Le diable se réfugie dans les détails", alerte le député qui craint que la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid, voulue notamment par Joe Biden, ne nuise à "la capacité de ces entreprises à produire des merveilles", dit-il. "Ce qui s'est fait scientifiquement depuis deux ans et les perspectives que cela ouvre pour le traitement des cancers, c'est quand même dû à des initiatives de laboratoires et d'entreprises privés", précise le député. "Mais à côté de ça, il ne s'agit pas, au nom du profit, de faire que la moitié de la planète ne puisse pas se vacciner", nuance Jean-Louis Bourlanges. Donc, il faut effectivement trouver le juste équilibre. Les laboratoires doivent, d'une manière ou d'une autre, contribuer à cet effort, sachant que certains ont reçu de l'argent public."

Le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale souligne le changement radical opéré par les Etats-Unis sur la question du brevet mais aussi sur la livraison de vaccins aux pays pauvres. "La politique américano-américaine de Trump a concentré tous ses efforts vaccinaux sur sa population alors que le message de Biden est un message d'ouverture au monde de solidarité", juge-t-il.  L'Europe n'a pas autant de marges de manœuvre car "nous n'avons pas tout à fait assez de vaccins" mais "nous sommes convaincus que la lutte contre la pandémie est une lutte multilatérale car c'est une lutte mondiale, il faut aider les pays à vacciner", assure le député MoDem.

Taxe mondiale sur les multinationales : "C'est le premier pas vers l'établissement d'une règle commune"

Alors que le G7 s'est ouvert hier au Royaume-Uni, le G7 finances à eu lieu la semaine dernière, et un accord a été trouvé sur une taxe mondiale de 15% sur les multinationales pour tenter de limiter l'optimisation fiscale. Une décision portée par Joe Biden, mais pas seulement, selon Jean-Louis Bourlanges : "C'est une idée qui a toujours été la nôtre, mais ça porte un peu mieux quand elle est portée par les Etats-Unis (...) Pour la première fois, on aborde les problèmes de fiscalité au niveau mondial. On ne peut pas mener des politiques fiscales chacun de son côté, et même au niveau européen c'est parfois un peu étroit." Pour le député "c'est le premier pas vers l'établissement d'une règle commune, et à un moment il faut tordre le bras des paradis fiscaux. Et là je pense qu'Européens et Américains doivent marcher main dans la main."

Fin de l'opération Barkhane : "Le spectre à éviter c'est celui de l'opération afghane"

"Nous n'allons pas faire la guerre à la place des Africains, nous voulons faire la guerre avec les Africains", déclare Jean-Louis Bourlanges, député MoDem et président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Il "comprend très bien" la décision de mettre fin à l'opération Barkhane au Sahel. "La nécessité d'une nouvelle orientation s'imposait au sein de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale", explique-t-il. "Le spectre à éviter c'est celui de l'opération afghane, où on voit que les Américains partent piteusement après des années de guerre, des milliers de morts, sans avoir aucun résultat", ajoute-t-il. 

Le député MoDem considère "qu'il y a un intérêt conjoint des populations africaines et des Européens : des Européens, parce qu'il s'agit de se protéger contre le terrorisme et contre les circuits de la drogue, des Africains parce qu'ils ont droit à avoir une région en sécurité, à construire une démocratie et à avoir une vie économique pacifiée et organisée. Nous avons des intérêts liés"

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