Législatives : "Le vote RN n'est plus un vote de contestation" mais "d'adhésion"... Le "8h30 franceinfo" de Brice Teinturier, vendredi 28 juin 2024

Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos et enseignant à Sciences Po, était l’invité du “8h30 franceinfo”, vendredi 28 juin 2024
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Radio France
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Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, le 28 juin 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À deux jours du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national et ses alliés sont crédités de 36%, selon l'enquête de l'institut Ipsos pour Radio France, France Télévision, Le Monde, la Fondation Jean Jaurès, le Centre de recherches politiques de Sciences Po et l’Institut Montaigne. "Le vote Rassemblement national n'est plus un vote de seule contestation", analyse le directeur général délégué d'Ipsos Brice Teinturier, invité du “8h30 franceinfo”, vendredi 28 juin. Il répond aux questions de aux questions de Benjamin Fontaine et d'Agathe Lambret.

"On est véritablement dans une adhésion aux thèses du Rassemblement national, dans l'idée que c'est lui qui serait le plus crédible pour améliorer la situation", souligne Brice Teinturier. Quelque 56% des personnes interrogées déclarent voter pour le RN "par adhésion aux valeurs et aux idées" défendues par le parti de Jordan Bardella.

La période du vote de "mécontentement" est révolue, selon le sondeur. "Il y a eu une époque lointaine sous Jean-Marie Le Pen notamment, où des électeurs votaient pour Jean-Marie Le Pen, tout en souhaitant qu'il ne soit pas élu président de la République. Là, on était dans le vote de mécontentement", souligne-t-il. L'électeur instrumentalisait "une figure, une formation pour exprimer quelque chose" mais ne souhaitait "pas l'installer au pouvoir", explique le directeur général délégué d'Ipsos. Le vote en faveur du Rassemblement national "est de moins en moins honteux, dissimulé, caché", ajoute le directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos.

Le pouvoir d'achat et l'immigration, les enjeux prioritaires des Français

Autre point expliquant la force du Rassemblement national dans les sondages : le rapport des électeurs du RN aux questions programmatiques. Si "l'immigration reste le marqueur prioritaire de l'électorat du RN (…) , il y a maintenant cette idée que par rapport à d'autres formations politiques, ils feraient mieux" que le pouvoir actuel d'un point de vue général, observe Brice Teinturier. Ensuite, ses électeurs "prêtent beaucoup moins d'attention aux questions de crédibilité budgétaire et économique", note-t-il, alors que c'est "quelque chose de décisif pour les électeurs LR ou Renaissance". Au fil de la campagne, le parti de Marine Le Pen a multiplié les nuances dans son programme, voire les revirements en matière économique : retraites, exonération fiscale pour les moins de 30 ans, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité ou encore sur les "prix plancher" agricoles. Pour le patron de l'institut de sondage, cela "a très peu d'impact, ça glisse sur ces électeurs-là". "Une contradiction ou une évolution même majeure sur une dimension économique du programme du RN, ça ne joue pas vraiment", poursuit-il. La force du RN, "ce sont les idées générales, ce n'est pas le détail de telle ou telle mesure" et de "leur faisabilité", estime-t-il.

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