Législatives 2024 : le RN reste en tête des intentions de vote, la gauche et le camp présidentiel stagnent selon notre sondage
Franceinfo tient à rappeler qu’un sondage n'est pas une prédiction, mais une photographie de l'opinion à un instant donné. Un sondage est nécessairement assorti d'une marge d’erreur, dite aussi "marge d’incertitude" ou "intervalle de confiance". Plus l'échantillon est faible, plus la marge d'erreur progresse.
À trois jours du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national, renforcé par la frange des Républicains alliés à Éric Ciotti, creuse un peu plus l'écart en tête des sondages avec 36% des intentions de vote (dont 32% pour le RN seul), soit +0,5 par rapport à notre dernier sondage de samedi, selon une enquête Ipsos pour Radio France, France TV, Le Monde, Sciences Po Cevipof, l'Institut Montaigne et la Fondation Jean-Jaurès, réalisée du 21 au 24 juin publiée jeudi 26 juin.
Dans cette nouvelle vague, l'alliance des gauches rassemblées sous la bannière du Nouveau Front populaire pointe à 29% des suffrages (-0,5%). Le camp présidentiel, relégué en troisième position, stagne à 19,5% des intentions de vote. Loin du podium, Les Républicains opposés à l'alliance avec le RN gagnent un point et culminent à 8%. De son côté, le parti d'Éric Zemmour Reconquête !, est jaugé à 1,5% (-0,5).
Sans surprise, 60% des sondés estiment que ce sera le Rassemblement national qui remportera le plus de sièges à l'Assemblée nationale, mais seulement 20% sont convaincus que le parti à la flamme bénéficiera de 289 sièges pour décrocher la majorité absolue. Seulement un quart (24%) des électeurs jugent que ce sera le Nouveau Front populaire qui sera la force majoritaire de l'hémicycle et 16% s'attendent à ce que le camp présidentiel obtienne le plus de députés.
L’estimation de la participation atteint un niveau de 63% (+1), soit 15,5 points de plus qu’aux dernières élections législatives de 2022. Un net regain de participation, alors que le premier tour des élections législatives est généralement peu mobilisateur depuis 1993, après un pic en 1978 (82,8% de participation). Une forte mobilisation avec des électeurs qui sont de plus en plus sûrs de leur choix. 77% des personnes interrogées certaines d'aller voter au premier tour assurent que leur choix est définitif, c'est 3 points de plus par rapport à notre sondage de vendredi. Parmi les électeurs, 65% vont voter parce qu'ils souhaitent faire gagner leur candidat, 35% disent se rendre dans les bureaux de vote pour faire barrage.
Une dissolution incomprise
À noter que quinze jour après la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des élections législatives anticipées, une grande majorité (56%) des sondés ont un sentiment négatif de cette dissolution, partagés entre l'incompréhension (26%), la peur (21%) et la colère (9%).
Pour ces élections législatives, le "barrage républicain" contre l'extrême droite semble avoir du plomb dans l'aile. Parmi ceux qui votent avant tout pour "faire barrage", 52% le font pour contrer le RN, quand 36% le font pour faire barrage à la coalition de gauche du Nouveau Front populaire.
Au sein de la gauche, l'étiquette de La France insoumise ne rassure pas les électeurs. Si le candidat du NFP est un Insoumis, 30% des électeurs voteraient pour la coalition des gauches. Ce score atteint 39% si le candidat du bloc des gauches est estampillé PS. En revanche, l'étiquette LFI suscite un important rejet chez les sympathisants socialistes puisque 65% d'entre eux seulement assurent qu'ils voteront pour un Insoumis, alors que 92% des partisans du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon déclarent qu'ils voteront pour la NFP si le candidat est socialiste.
La perception des alliances
Concernant les différentes alliances, le Nouveau Front populaire est rejeté par 63% des personnes interrogées, dont 42% le désapprouve tout à fait. En revanche, la quasi-totalité des sympathisants de La France insoumise (95%) approuve l'alliance entre les différents partis de gauche, 87% des proches du Parti communiste y sont favorables, quand 72% des partisans du Parti socialiste déclarent être favorables au NFP.
Quant à l'alliance entre le Rassemblement national et Éric Ciotti, elle est approuvée par seulement 40% des personnes interrogées. Elle est soutenue par 47% des sympathisants LR, 86% chez les partisans du RN et même 92% des zemmouristes. Parmi l'ensemble des sondés, 64% ne voteraient pas pour un candidat LR s'il est soutenu par le Rassemblement national.
La question du Premier ministre
Enfin, en cas de victoire du RN au soir du 7 juillet, la perspective de voir Jordan Bardella à Matignon est "une bonne chose" pour 36% des sondés, 51% considèrent qu'il s'agit d'une "mauvaise chose". Le président du RN suscite l'adhésion chez 93% des sympathisants du parti hérité du Front national.
Jean-Luc Mélenchon, lui, fait figure d'épouvantail avec 78% d'opinions défavorables pour son arrivée à Matignon. Même dans les rangs de La France insoumise, la personnalité du leader de gauche ne fait pas l'unanimité pour le poste de Premier ministre : si 67% des partisans de LFI y sont favorables, seuls 9% des sympathisants PS voient d'un bon œil la perspective de voir Jean-Luc Mélenchon entrer à Matignon. Parmi les figures de gauche, la personnalité qui fait le plus consensus est l'eurodéputé PS-Place publique Raphaël Glucksmann (24%), suivi de l'Insoumis François Ruffin (19%). 32% des sondés considèrent qu'un retour à Matignon d'Édouard Philippe serait une bonne chose, soit trois points de plus que Gabriel Attal. À droite, la figure de Xavier Bertrand se dégage, avec 18% d'opinions favorables pour une potentielle arrivée à Matignon.
Enquête réalisée par Ipsos pour Radio France, France TV, Le Monde, Sciences Po Cevipof, l'Institut Montaigne et la Fondation Jean-Jaurès du 21 au 24 juin sur un échantillon représentatif de 11 820 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française, inscrites sur listes électorales, âgées de 18 ans et plus. Échantillon interrogé par Internet via l’Access Panel Online d’Ipsos. Méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne interrogée, catégorie d’agglomération, région. Les marges d'erreur sont comprises entre 0,2 et 1,1 point.
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