"Je ne serai jamais l’homme ni d’une bande, ni d’un clan", assure Bruno Le Maire
Le ministre de l'Économie et des Finances, invité de franceinfo mardi 9 avril, a rejeté l’existence d’une "bande de droite" au gouvernement qui ferait pression sur l’Élysée.
Emmanuel Macron "proposait qu’on dépasse ses clivages gauche-droite qui ont fait tellement de tort à a France" affirme Bruno Le Maire, pour expliquer son ralliement au Président de la République. Interrogé sur l’existence d’une "bande de droite" qui ferait pression sur l’Élysée pour éviter une éventuelle inflexion sociale à la sortie du grand débat et qui pourrait être coûteuse pour les finances publiques, le ministre de l'Économie et des Finance estime que "c'est une fable". "Je n’ai jamais été l’homme d’aucune bande, jamais été l’homme d’aucun clan. Et je ne serai jamais l’homme ni d’une bande, ni d’un clan. Je suis membre d’une équipe autour du président de la République", renchérit-il.
Je m’opposerai à tous ceux qui voudront revenir en arrière et revenir à des clivages gauche-droite qui ont tellement nui à la France
Bruno Le Maireà franceinfo
"Ce n’est pas être de gauche ou de droite que de savoir s’il faut travailler plus longtemps ou pas, c’est juste savoir si on veut financer ou non notre système de protection sociale. Je m’opposerai à tous ceux qui voudront revenir en arrière et revenir à des clivages gauche-droite qui ont tellement nui à la France, parce qu’ils nous ont empêché de construire les solutions sur le chômage, sur la croissance française, la réindustrialisation du pays. Les débats aujourd’hui devraient dépasser ces clivages." estime Bruno Le Maire. "Sébastien Lecornu ou Gérald Darmanin sont des amis, nous nous entendons très bien mais cela ne suffit pas à faire une bande. Je suis membre d’une équipe", conclut-il.
Retraites : la durée du travail en question
Sur la réforme des retraites, le débat entre sensibilités de droite et de gauche de la majorité porte notamment sur l'âge de départ légal. "Est-ce que nous devons travailler plus longtemps ? J'estime que cette question doit rester ouverte", a déclaré Bruno Le Maire. Mais selon lui, "cela ne veut pas nécessairement dire reporter l'âge légal de départ à la retraite".
Le ministre a évoqué des "options différentes", comme des "bonifications de points", qui permettraient "de travailler plus longtemps" pour "financer un modèle de protection sociale" auquel il est "profondément attaché".
Des baisses d'impôts pour les actifs
Pour le ministre de l'Économie, il est "cohérent que les baisses d'impôts prioritaires soient des baisses d'impôts pour les personnes qui travaillent ou reprennent un emploi". "L'entrée dans l'impôt sur le revenu est très brutale en France. Vous pouvez avoir des effets de seuil qui font que vous touchez 100 euros supplémentaires, on va vous en prendre 40. C'est beaucoup trop brutal", a jugé Bruno Le Maire.
Attentif aux droits du "citoyen" Ghosn
Carlos Ghosn "bénéficie de la protection de la France, il a le droit à la protection consulaire, l'ambassadeur lui rend visite régulièrement, s'assure de sa bonne santé, de ses conditions de détention", a détaillé Bruno Le Maire. Mais le ministre a rappelé qu'il n'avait pas à se "prononcer sur la justice japonaise. Nous veillons juste à ce que les droits de Carlos Ghosn comme citoyen français soient respectés".
ADP : l'invitation d'Éric Drouet au Sénat "pas responsable"
La perspective de la consultation du "gilet jaune" Éric Drouet par la sénatrice centriste Catherine Fournier sur le projet de privatisation d'Aéroports de Paris a fortement déplu au ministre de l'Économie, qui a jugé cette perpective "pas responsable". "À quel titre on l’interroge ? Le Sénat veut se faire remarquer ou il veut faire avancer le débat politique sur la question des privatisations ?" s’interroge Bruno Le Maire.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Cadet-Dély" du mardi 9 avril 2019 :
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