Inflation : 200 à 300 produits de grandes marques vont baisser de "7,5 à 10 %" leur prix, annonce l'Association nationale des industries alimentaires
200 à 300 références de marques nationales vont baisser de "7,5 à 10 %" leur prix "sur les trois prochains mois", a annoncé le président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-Philippe André jeudi 22 juin sur franceinfo, alors que les géants de l'agroalimentaire se sont engagés début juin auprès de Bercy à "faire un effort" en proposant notamment des promotions.
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Au total, 80 % d'une quarantaine des plus grandes entreprises de l'agroalimentaire vont en effet "activer des leviers pour faire en sorte que dans les trois prochains mois, les prix en rayon puissent baisser sur leurs produits", explique le président de la principale organisation du secteur, l'Ania. Ces réductions doivent aboutir à des opérations promotionnelles, les grandes marques rognant ainsi sur leur taux de marge. "On va prendre sur des marges pour faire cette opération", promet Jean-Philippe André. La quarantaine d'industriels va faire un effort spécifique en termes de promotions, plutôt que de jouer sur une baisse des prix, car "la majorité ne le peut pas". "À part les céréales, la volaille, un peu le café, il n'y a pas de baisse" des cours des matières premières, pointe-t-il.
"En 2024-2025, on ne reviendra pas au prix de 2019"
Au premier trimestre 2023, le taux de marge dans le secteur de l'industrie agroalimentaire s'est situé à un niveau jamais atteint depuis une vingtaine d'années (48 %), selon l'Insee. "J'aime commenter des chiffres sur une année complète", objecte Jean-Philippe André. "On conteste" ce chiffre et "la méthodologie. On est ni indifférents, ni les méchants de l'affaire", martèle-t-il. Pour le patron de l'Ania, les industriels de l'agroalimentaire n'ont "clairement pas" fait gonfler l'inflation.
"Personne n'a intérêt à alimenter un système d'inflation qui à la fin se retournera contre nous."
Jean-Philippe André, président de l'Aniasur franceinfo
La hausse des prix à la consommation a ralenti à 5,1 % en mai sur un an, mais celle des produits alimentaires a atteint 14,1 %, devenant le premier moteur de l'inflation. Interrogé sur un potentiel retour "au prix d'avant", il estime qu'il "faut dire aux gens, on ne reviendra jamais à ces niveaux-là parce que tous les circuits économiques ont été chamboulés", insiste Jean-Philippe André. Les prix ne vont pas refluer au niveau de ceux affichés sur les étiquettes avant le début de la guerre en Ukraine, ou avant la pandémie de Covid-19. "En 2024-2025, on ne reviendra pas au prix de 2019", assène-t-il. "On change de paradigme, on va passer dans une autre époque".
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