Guerre en Ukraine, élection présidentielle en Russie... Le "8h30 franceinfo" de Nicolas Tenzer
Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions géostratégiques, et auteur de Notre guerre, le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique aux éditions de l’Observatoire, était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 17 mars 2024. Guerre en Ukraine, élection présidentielle en Russie... Il répond aux questions de Jean-Rémi Baudot et Agathe Lambret.
Troupes occidentales en Ukraine : Macron lève un "tabou" et a "raison de le faire"
Emmanuel Macron lève un "tabou" et a "raison de le faire", affirme Nicolas Tenzer. De retour d'Allemagne où il a participé ce vendredi à un sommet tripartite avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Donald Tusk, le président français a une nouvelle fois évoqué la possibilité d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France.
"Si nous n'allons pas plus vite, plus loin, plus fort, nous y serons contraints", explique Nicolas Tenzer. "On n'a jamais gagné une guerre quand on combat en quelque sorte en arrière-cour, quand on fait combattre notre guerre par quelqu'un d'autre. Il y a un certain moment où il faut se poser directement la question de l'engagement", a-t-il ajouté.
Présidentielle en Russie : "Un régime de plus en plus totalitaire"
"Il n'y a pas d'élection présidentielle en Russie", argue Nicolas Tenzer, avant de développer. "On va avoir un chiffre qui ne veut évidemment rien dire parce que non seulement les candidats démocratiques ne peuvent pas se présenter et que vous avez des fraudes massives." Selon lui, Vladimir Poutine "a besoin de ce vote malgré tout pour asseoir quelque chose. C'est quelqu'un qui veut tout contrôler, qui a même besoin de cette mascarade d'élection et d'un taux de participation le plus haut possible et évidemment, le nombre de votes le plus important en sa faveur."
🔴Présidentielle en Russie➡️"Ce n'est pas une élection présidentielle. Si 'élection' était un nom propre, et non un nom commun, ce serait une insulte", selon Nicolas Tenzer #8h30franceinfo pic.twitter.com/zX6sducUew
— franceinfo (@franceinfo) March 17, 2024
Concernant les auteurs des incidents qui ont émaillé le scrutin, ils risquent eux-mêmes "très gros", assure Nicolas Tenzer. "C'est-à-dire de la prison, mais il faut savoir que quand vous avez quelqu'un qui s'oppose à Poutine, c'est toute la famille qui est concernée. C'est l'épouse ou l'époux qui va perdre son travail, les enfants qui ne vont pas pouvoir accéder à l'université. S'il y a des enfants en bas âge, ils ne vont pas pouvoir accéder à une crèche, détaille le spécialiste. Vous avez ces persécutions au quotidien dans un régime qui devient de plus en plus totalitaire au sens propre du terme."
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 17 mars 2024 :
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