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Convention citoyenne pour le climat : François de Rugy concède "une ambiguïté" sur ce que deviendraient les propositions

François de Rugy, député LREM de Loire-Atlantique et ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche. Il revient sur le projet de loi climat et la déception des citoyens de la Convention.

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François de Rugy, député LREM de Loire-Atlantique et ancien ministre de l'Ecologie. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Le 'sans filtre', ça ne veut pas dire que c'est oui pour tout, ça veut dire que c'est transmis tel quel au Parlement." François de Rugy, ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, reconnaît une "ambiguïté" sur ce que deviendrait les conclusions de la la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Beaucoup de ces citoyens regrettent que le projet de loi climat ne reprenne que très partiellement les 149 propositions de la CCC, alors qu'Emmanuel Macron s'était engagé à les soumettre "sans filtre, soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe". 

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"Il y avait une hypothèse, c'était le référendum. Moi, j'étais plutôt pour que, dès le départ, on dise : ce que vous allez proposer, vous devez l'imaginer soumis aux Français directement, explique François de Rugy, aujourd'hui député LREM de Loire-Atlantique. Si vous le présentez directement aux Français et qu'ils votent, ça ne pouvait pas être simplement oui ou non sur un texte global." Désormais, l'ancien ministre ne semble plus favorable au référendum : "Les propositions aujourd'hui sont souvent plutôt techniques, plutôt secteur par secteur, donc c'est plus compliqué de les soumettre au référendum".

Propositions de la Convention : la crise sanitaire rebat les cartes

En l'état actuel des choses, François de Rugy estime que "c'est normal que le gouvernement rédige et puis qu'ensuite, le Parlement se prononce". Il souligne qu'au vu de la crise sanitaire et des changements de comportements, il "sera incontournable de réexaminer l'ensemble, pas seulement de ces propositions, mais de la politique que nous menons pour le climat, à l'aune de ce que cette crise nous apprend et ce qu'elle transforme".

Il y a un problème avec la Convention citoyenne comme avec d'autres sujets, c'est que toutes les propositions ont été réfléchies avant l'épidémie de Covid-19.

François de Rugy

sur franceinfo

Interrogé sur les propos de Nicolas Hulot qui estime que le combat pour le climat est déjà "perdu", François de Rugy répond qu'il ne partage pas son pessimisme. "Je crois que le trop-plein de pessimisme finit par décourager d'agir. Or, il faut agir."

Par ailleurs, François de Rugy s'agace de la campagne menée actuellement par Greenpeace, qui a désigné l'ancien ministre parmi une liste de "boulets du climat". "Ils font une campagne pour collecter des dons parce qu'on n'est pas loin du 31 décembre. Et pour la nourrir, il faut lancer un buzz médiatique, c'est complètement aberrant ! Je suis le ministre qui ferme quatre centrales à charbon et on me désigne comme un boulet du climat ? Ça veut dire qu'on n'est plus dans la réalité, on n'est plus dans la logique de la raison."

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 13 décembre 2020 :

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