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Climat : Emmanuel Macron et la tentation du référendum

Le président de la République est prêt à un coup de poker sur la question environnementale.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron devant la Convention citoyenne sur le climat, le 29 juin 2020, à l'Elysée à Paris. (CHRISTIAN HARTMANN / POOL)

Et si Emmanuel Macron convoquait un référendum sur le climat ? L'idée n’est pas totalement saugrenue, elle a même été évoquée par le chef de l'État lui-même, en juin, devant les 150 membres de la Convention citoyenne. Et depuis juin, plus de nouvelles. Nul n’a plus entendu parler de ce référendum.

"Mais je sens une tentation du président d’aller jusqu’au bout et de le faire", confie un ministre, qui soupçonne le président de vouloir remettre le sujet sur la table lundi prochain, à l'occasion d'une nouvelle rencontre avec les membres de la convention.

Article 1er de la Constitution

À l'heure actuelle, la réflexion porte sur la réécriture de l’article premier de la Constitution. Pour ajouter cette phrase : "La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique." Cette nouvelle rédaction est d’ailleurs une proposition des 150 citoyens.

Mais en coulisses, certains mettent en garde le président contre un référendum jugé risqué. Car avant de convoquer la votation, il faut que la modification de la Constitution soit adoptée par les députés et les sénateurs, dans les mêmes termes, à la virgule près. Plus facile à dire qu'à faire.

"Boîte de Pandore"

Si Emmanuel Macron peut compter sur sa majorité à l'Assemblée nationale, il est largement tributaire au Sénat du bon vouloir de la droite. Qui peut être tentée de proposer elle aussi sa réécriture de la Constitution et proposer de modifier des articles sans rapport avec l'écologie, pourquoi pas pour réformer le droit du sol par exemple...

Pour un ministre, "c'est ouvrir la boîte de Pandore". Dans le meilleur des cas, si la réforme n’est pas abandonnée après des mois de négociations avec les sénateurs, le référendum se tient en septembre, en pleine pré-campagne présidentielle. Aucune certitude que le "oui" gagne dans un contexte politique versatile. C’est pourquoi on peut parler de coup de poker si le président va au bout de son idée.

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