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"Au niveau national, nous sommes pratiquement seuls" contre le gouvernement, regrette Philippe Martinez

Le secrétaire de la CGT, Philippe Martinez, invité sur franceinfo, a notamment soutenu que "quand les confédérations ne se parlent pas du tout", ce n'était pas un "bon message pour les salariés."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

"Au niveau national, nous sommes pratiquement seuls" pour lutter contre le gouvernement, déclare sur franceinfo vendredi 20 avril, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. "Je regrette qu'il n'y ait pas plus de soutien de l'ensemble des confédérations vis-à-vis de ces mouvements fonctionnaires, cheminots, Air France, dans le commerce, etc. Il y a besoin de donner confiance."

Le secrétaire de la CGT explique que "quand les confédérations ne se parlent pas du tout", ce n'est pas un "bon message pour les salariés". Il n'y aura pas non plus d'unité syndicale le 1er mai. La CFDT, la CFTC et l'Unsa auront un rassemblement spécifique. "Je le regrette. J'ai vu Laurent Berger et mes quatre homologues et je leur ai dit."

Après huit jours de grève à la SNCF, les syndicats de cheminots (CGT-Cheminots, Sud-Rail, CFDT-Cheminots et Unsa-Ferroviaire) annoncent qu'ils vont désormais boycotter les futures réunions de concertation au ministère des Transports. "Autant s'adresser à celui qui prend des décisions [Edouard Philippe], plutôt qu'à celle qui oublie de dire l'essentiel en réunion", explique sur franceinfo Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. "Les annonces se font après les réunions", affirme Philippe Martinez. "A quoi joue la ministre ? Est-ce qu'elle ne sait plus quoi dire ou est-ce qu'après la réunion on lui téléphone en lui disant qu'elle a oublié de dire ça ?", interroge-t-il.

Pour ouvrir de vraies négociations sur la réforme de la SNCF, les syndicats ont envoyé jeudi 19 avril dans la soirée un courrier à Edouard Philippe. Pour le moment, le gouvernement ne cède rien. "Ça traduit ce qu'on vous répète depuis un an. Il n'y a pas de dialogue social, insiste Philippe Martinez. Le président de la République se moque des syndicats. Quand c'était que la CGT qui le disait, vous pouviez en douter. Mais chez les cheminots, il y a la CFDT et l'Unsa qui disent la même chose que nous. Là, on a franchi un pas. Les annonces se font après la réunion."

"Cela s'appelle du chantage"

Emmanuel Macron a annoncé une reprise de la dette de la SNCF dès janvier 2020. "Je me rappelle de ce qu'a dit le Premier ministre, explique le patron de la CGT. On règle d'abord le problème en matière d'organisation, de statut et après on reprend la dette. Ça s'appelle du chantage." Selon Philippe Martinez, "les cheminots sont très, très motivés et je crois que grâce à ces formes de lutte qu'il va y avoir de nouveau des liens avec les usagers."

Une intervention policière a eu lieu vendredi matin à Tolbiac à Paris pour lever le blocage du site universitaire. Gérard Collomb a tweeté que "partout, l'Etat de droit sera rétabli". "C'est une autre conception du dialogue, les forces de l'ordre, ironise Philippe Martinez. Vous croyez que la meilleure façon de discuter c'est d'envoyer les CRS ? Je ne crois pas", déclare sur franceinfo Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

L'opération d'évacuation du site universitaire, bloquée depuis fin mars par des étudiants, s'est déroulée "dans le calme". "Dès l'arrivée des forces de l'ordre, plusieurs occupants du site ont escaladé les grilles de l'établissement et quitté les lieux", selon la préfecture. Le blocage des universités n'est pas un problème pour Philippe Martinez. "Les cheminots ont des formes de lutte, les étudiants d'autres, ceux d'Air France d'autres, du moment que c'est démocratique et que ça se décide par vote, je n'y vois aucun problème."

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