Stratégie vaccinale : "Nous n’avons pas les doses, il faut plus de réactivité, c’est une lutte pour la survie", martèle Éric Ciotti
Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes plaide sur franceinfo pour une meilleure organisation "sur la logistique" et demande au gouvernement de "faire confiance aux collectivités locales".
Éric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, s'inquiète lundi 18 janvier sur franceinfo de "problèmes logistiques" dans la stratégie vaccinale de la France contre le Covid-19, et réclame au gouvernement de "faire confiance aux collectivités locales". "C'est une lutte pour la survie", martèle le député LR.
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franceinfo : Vous inquiétez-vous d'une pénurie de doses de vaccin ?
Éric Ciotti : Bien sûr, nous savons que face à cette tragédie qui frappe le monde entier, que la seule réponse aujourd'hui réside dans le vaccin. Et pour cela, il faut que, le plus rapidement possible, le plus nombreux possible, les Français soient vaccinés. J'ai une confiance dans la capacité de nos concitoyens à accepter cette vaccination qui est la solution. Mais pour autant, il faut qu'il y ait les doses de vaccin, il faut qu'il y ait l'organisation de la vaccination. Et là, malheureusement, une nouvelle fois, ceux qui dirigent notre pays aujourd'hui, ne sont pas à la hauteur de cette espérance, de cette ambition, de cette solution, puisqu'il y a des problèmes logistiques, de désorganisation, on le voit sur la prise de rendez-vous. Et puis, derrière tout ça, il y a un manque cruel de doses du fait d'un défaut d'anticipation.
Olivier Véran a rappelé ce matin l'objectif d’un million de vaccinés fin janvier, lui faites-vous confiance ?
Non, malheureusement, Olivier Véran nous a habitué à des paroles contradictoires. On se rappelle ses propos sur les masques, on se rappelle ses propos sur les tests, malheureusement, nous avons subi une véritable bérézina et je crains, et le déplore, qu'une nouvelle fois nous soyons engagés sur une mauvaise voie sur le vaccin. Il suffit de comparer au plan international et au plan européen. Au plan international, des pays ont une stratégie beaucoup plus offensive que l'Union européenne. Une commande beaucoup plus pertinente, beaucoup plus diversifiée, mais beaucoup plus modulable. En Europe, alors qu'il y a la même commande, la même répartition proportionnelle, on voit que l'Italie a vacciné beaucoup plus, que l'Espagne vaccine beaucoup plus.
Nous, nous sommes à peine 0,6% de la population, 24 sur 27 en Europe en nombre de personnes vaccinées.
Eric Ciottià franceinfo
Cela veut dire qu'une nouvelle fois, il y a un défaut français, et il faut que nous ayons plus de lisibilité sur le nombre de vaccins. Je le vis dans mon département où on n'a pas de visibilité dès demain, pour savoir combien de doses seront données aux collectivités locales qui, je le rappelle, assurent seules la logistique de la vaccination. Le problème, c'est que nous ne sommes pas livrés. J'ai écouté avec inquiétude la déclaration de la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, qui nous parle du rattrapage des retards de Pfizer dans la livraison à la fin du premier trimestre. Or, chaque jour de retard, c'est potentiellement des vies perdues, parce qu'on est dans une course contre la montre pour l'immunité collective et nous perdons du temps.
Que dites-vous à l'exécutif ? "Travaillons ensemble" ?
Je leur dis qu'il faut des doses et qu'il faut qu'ils livrent un combat international, qu'ils changent de stratégie, qu'ils soient plus efficaces auprès des grands fournisseurs de vaccins. Il faut accélérer la mise sur le marché d'autres vaccins, il faut accélérer les procédures. D'autres pays l'ont fait. On a du recul aujourd'hui, donc il faut aller plus vite. Il faut mieux s'organiser sur la logistique et ça pour cela, je crois qu'il faut faire confiance aux collectivités locales. Je déplore parce qu'il n'y a qu'un élément dans cette chaîne qui n'est pas dans la maîtrise des collectivités locales, c'est l'achat des vaccins et leur répartition. Si nous avions autorisé les grandes collectivités locales à se fournir auprès des grands laboratoires qui produisent les vaccins, on irait plus vite. Il faut plus de souplesse, il faut plus de réactivité. On a un centralisme européen qui a choisi uniquement certains laboratoires et qui nous prive de réactivité parce qu'on est prisonnier de cette commande européenne. J'appelle à ce qu'on dépasse cette seule commande européenne. Aujourd'hui, c'est une lutte pour la vie, pour la survie et il faut prendre tous les chemins possibles pour aller plus vite. Il faut qu'on ait des doses et on ne les a pas. Et c'est pour ça qu'il y a cette problématique qui fait qu'on a des problèmes logistiques. Mais la réalité, c'est que d'abord, on a des problèmes d'approvisionnement de doses.
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