Autorisation temporaire des néonicotinoïdes : "C'est un recul de notre droit environnemental", estime Cédric Villani
Le député Cédric Villani "regrette un recul environnemental" après le vote de l'Assemblée nationale qui valide le retour de ces pesticides.
La réintroduction temporaire des néonicotinoïdes dans les productions de betteraves sucrières, votée mardi 6 octobre par les députés, est "un recul de notre droit environnemental", a réagi sur franceinfo le député de l’Essonne, Cédric Villani, membre du groupe Écologie Démocratie Solidarité.
L'ex-Marcheur "regrette" le vote des députés. "Nous avons inscrit solennellement en 2016 dans la Charte de l'environnement, dans le Code de l'environnement, ce principe de non-régression environnementale, pour dire que face à l'urgence écologique, il ne faut pas reculer. Aujourd'hui, c'est un recul".
Contestation record dans la majorité
À l'Assemblée nationale, le texte a été approuvé par 313 voix contre 158. "Quand on regarde le détail des votes, on voit qu'il y a un certain nombre de députés de la majorité qui ont voté contre", souligne Cédric Villani. 32 députés LREM ont voté contre et 36 se sont abstenus. Seuls 175 des 271 membres du groupe macroniste ont voté en faveur du texte.
"Certains de mes ex-collègues ont eu des cas de conscience", estime Cédric Villani. Il explique ces votes par "cet enjeu sur la filière sucrière" et ce que "le gouvernement présente comme une menace majeure". Avec son groupe Écologie Démocratie Solidarité, le député estime "que ce n'est pas une menace majeure et qu'il fallait des moyens économiques pour sauver cette filière, pour assurer une sécurité économique". Il craint que ce soit "l'environnement qui fasse les frais de nos déboires économiques".
Lors des débats dans l'hémicycle, Cédric Villani a fustigé un texte de "renoncement". "Ces pesticides sont extraordinairement puissants, sept mille fois plus toxique que le DDT (une molécule insecticide). En les réintroduisant, malgré toutes les preuves accumulées ces dernières années de leur pouvoir toxique et de l'impact néfaste qu'ils ont sur les insectes, au moment où la biodiversité des insectes s'effondre, nous avons une vraie régression, un renoncement par rapport au caractère exemplaire de la France au sein de l'Europe et dans le monde, pour ce qui est de l'écologie."
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