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Vidéo Envoyé spécial. Mercedes, une fève pour sauver le chocolat

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
Envoyé spécial du 18 décembre 2014 (JEROME LEVY, MATHILDE ENTHOVEN / FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo - Hela Khamarou
France Télévisions

"Envoyé spécial" a enquêté en Côte d'Ivoire, où une grande entreprise agroalimentaire tente de faire face à une éventuelle pénurie de chocolat grâce au "cacao Mercedes". Une révolution qui a malgré tout ses limites. Extrait.

Nathan Bello, représentant local et ingénieur agronome d'un grand groupe agroalimentaire suisse, nous ouvre les portes d’une plantation pas comme les autres. Ici, le "cacao Mercedes" a remplacé le cacao traditionnel. Ce nom évocateur a été choisi par les paysans eux-mêmes, parce qu’en Côte d’Ivoire, les berlines allemandes sont considérées comme les voitures les plus rapides. De fait, ces plans pousseraient beaucoup plus vite que les cacaoyers traditionnels. La production peut débuter dix-huit mois après la mise en terre, alors que généralement, cet arbre fleurit à partir de trois ans, atteint son plein rendement vers sept ans et peut vivre jusqu’à quarante ans.

En Afrique de l’Ouest, les plantations sont souvent vieilles et les producteurs n'ont pas les moyens d'investir dans de jeunes plants. "On a un objectif. C’est l’engagement de Nestlé de distribuer 12 millions de plants sur dix ans", indique l’ingénieur. Cette distribution n'est pas pure générosité : elle a pour but d’assurer au géant de l’agroalimentaire son approvisionnement en cacao pour les années futures.

Une révolution entravée par des méthodes artisanales

Dans cette petite exploitation de 2 hectares en Côte d’Ivoire, ce producteur est convaincu de la qualité de cette "berline du cacao" ivoirien. "Elles sont vraiment exceptionnelles", dit-il en montrant de grosses cabosses remplies de fèves. "Ça nous fait gagner un peu plus d’argent […], et on se fatigue pas trop pour l'entretien."

Mais cette révolution a ses limites. Le "cacao Mercedes" ne représente qu’une infime quantité de la production ivoirienne. Et malgré ses atouts, lorsque l’arbre fleurit, les méthodes de récoltes et de séchage restent les mêmes. Les cabosses sont cueillies à la machette, découpées avec des bouts de bois, et les fèves doivent sécher au soleil pendant plusieurs jours avant d’être acheminées dans les grandes usines d’Europe et de devenir ce si précieux chocolat.

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