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Vidéo Maldives : la peine de mort pour les mineurs

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Envoyé spécial du 23 octobre (NICOLAS BERTRAND, DAVID DA MEDA / FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo - Hela Khamarou
France Télévisions

Dans cet extrait du reportage "Maldives : la charia au paradis" diffusé sur france 2, des parents témoignent suite à l'incarcération de leur fils qui a écopé de la peine capitale. 

Le 27 avril 2014, le gouvernement maldivien a rétabli la peine capitale aux Maldives, après soixante ans de moratoire. Une décision qui s'applique aussi aux mineurs, dès l'âge de 7 ans. 

Humaam, 21 ans, est le premier citoyen qui sera exécuté conformément à l'application de cette loi. Ahmad et Aïchat, ses parents, ont accepté de témoigner devant les caméras d'Envoyé spécial. Accompagné de leur avocat, ils racontent leur détresse depuis l'inculpation de leur fils : "Quand je pense à son exécution, je tombe dans un trou noir [...] même quand je suis au travail, je ne pense qu'à ça."

Un coupable parfait ? 


Le jeune Humaam est accusé de l'assassinat d'Ali Afrasheem, un membre du Parlement appartenant au Parti progressiste des Maldives connu pour prôner un Islam modéré. Sur la page Facebook en soutien à Humaam, on peut lire que le jeune homme "est innocent, que c'est un coup monté de la police". Un discours que partage aussi son avocat qui estime que "ce n'est pas une erreur judiciaire, c'est intentionnel"

Depuis 2004, le pays s'est radicalisé. Des imams ayant étudié l'Islam en Arabie Saoudite ou au Pakistan participent à la radicalisation du pays. Port obligatoire du niqab pour les femmes, atteintes aux libertés d'expression, violences contre les homosexuels, la liste s'allonge un peu plus chaque jour. Mais le cas d'Humaam est différent. Son exécution permettra de faire jurisprudence suite à la pression exercée par des groupes islamistes sur le gouvernement pour faire passer cette loi. 

Des mineurs dans le couloir de la mort

Mais le gouvernement ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Les mineurs dès l'âge de 7 ans pourront aussi écoper de la peine capitale. Une décision arbitraire qui va à l'encontre des conventions internationales des droits de l'Homme et des droits de l'enfant signées par l'ancien Président. Aujourd'hui, quel que soit l'âge, la règle en vigueur c'est "un mort pour un mort", une justice abusive et inhumaine imposée par des groupes religieux toujours plus influents. 

Contrairement aux adultes, les mineurs devront attendre en prison jusqu'à leur majorité avant d'être exécutés. Lors du reportage, déjà deux mineurs étaient dans le couloir de la mort. Une situation critique qui pourtant ne fait pas beaucoup réagir la communauté internationale malgré les nombreux appels au boycott

Ce reportage a beaucoup fait parler de lui sur les réseaux sociaux:  

D’autres ont beau trouver la réalité maldivienne effrayante, cela ne les empêchera pas de planifier des vacances là-bas.

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