: Vidéo Des esclaves modernes sur les paquebots de croisière
L'enquête "Au fil de l'eau" des "Carnets de voyage d'Envoyé spécial" du 20 août a pointé les conditions de travail désastreuses en vigueur chez certains croisiéristes. Des pratiques qui s'apparentent à de l'esclavage moderne. Extrait.
Sur les fleuves français naviguent une quarantaine de paquebots appartenant à des sociétés américaines ou australiennes. Cette enquête des Carnets de voyage d'Envoyé spécial révèle qu'elles font travailler leur personnel dans des conditions scandaleuses.
Selon un manager qui témoigne anonymement, les employés sont exploités : ils travaillent "minimum dix à douze heures par jour", n'ont "jamais une journée de repos alors que la loi prévoit une journée par semaine, rarement une demi-journée", font en tout "dix heures par jour pendant huit mois sans sortir". Ils viennent en majorité d'Europe de l'Est et acceptent des conditions qu'un Français refuserait. "De l'esclavage moderne", conclut le manager.
Des contrats de droit étranger illégaux en France, voire pas de contrat
Envoyé spécial s'est procuré le contrat d'un serveur employé par une de ces compagnies et l'a soumis à une avocate spécialiste du droit du travail. Salaire inférieur au smic, indemnisation après soixante jours d'arrêt de travail (contre huit dans la loi française)... le contrat est illégal.
Et encore, pour éviter de payer des charges salariales, la plupart de ces compagnies ne fournissent même pas de contrat. Ni de bulletins de salaire. "On est payé par virement venant de l'étranger", explique Mireille, rencontrée sur les bords de Seine. Cette accompagnatrice sur des paquebots au départ de Paris se dit obligée d'accepter de travailler au noir.
Sur Twitter, vous n'avez qu'un mot :
Bravo la politique salariale des croisiéristes... #envoyespecial #france2
— Moi (@LyneBorder) August 20, 2015
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