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Vidéo L'appel au secours d'un éleveur de porcs dans "Complément d'enquête"

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Durée de la vidéo : 5 min
Complément d'enquête. L'appel au secours d'un éleveur dans "Complément d'enquête"
Complément d'enquête. L'appel au secours d'un éleveur dans "Complément d'enquête" Complément d'enquête. L'appel au secours d'un éleveur dans "Complément d'enquête"
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

"Jeudi noir" des agriculteurs ce 28 janvier 2016, et "Complément d'enquête" sur "la guerre de la viande". Pour Nicolas Le Borgne, éleveur de porcs invité de cette émission, les solutions existent : il suffirait que la ménagère accepte de payer son panier 1 euro de plus par mois.

La crise de la filière porcine s'enlise ce jeudi 28 janvier 2016. La table ronde prévue à Rennes, boycottée par la FNSEA, l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne et la chambre d'agriculture, a été annulée. Les agriculteurs en colère continuent leurs barrages en Bretagne, en Normandie et dans les Pays de la Loire. Francetv info suivait la mobilisation en direct, et "Complément d'enquête" sur "La guerre de la viande" recevait un éleveur de porcs des Côtes-d'Armor, Nicolas Le Borgne.

"Une exploitation qui marchait", aujourd'hui menacée

Pendant qu'il manifeste sur les routes toute cette semaine, c'est son père de 64 ans qui doit faire son travail. Un père écœuré, maintenant à la retraite, dont il a repris l'exploitation – "une exploitation qui marchait..." Aujourd'hui, ce jeune producteur de 38 ans, qui élève 5 000 porcs par an, est endetté à hauteur de 718 000 euros. C'est le salaire de son épouse qui permet à sa famille de trois enfants de survivre.

"On crève en silence"

"On est en train de crever en silence : 20% des éleveurs de porcs en Côtes-d'Amor vont disparaître dans le premier semestre. C'est pour ça que je lance un appel à l'aide, un appel au secours, explique Nicolas Le Borgne. Les efforts en termes de bien-être animal, de respect des directives nitrates en Bretagne ne sont pas récompensés", déplore-t-il. Pendant que les industriels et les grandes surfaces gagnent de l'argent, ce sont les producteurs qui souffrent.

Il suffirait que la ménagère paie "1 euro de plus par mois"

Pour l'éleveur, c'est le cours actuel du porc, 1,08 euro le kilo (au lieu du prix plancher de 1,40 euro négocié par le gouvernement en août 2015 et refusé par Bigard et la Cooperl) qui cause une perte sèche de 10 000 euros par mois. "Le minimum, ce serait 1,35 euro. Quand on sait qu'il manque 30 centimes pour pouvoir vivre de mon métier et faire vivre ma famille, que ça représente 12 euros par an, 1 euro par mois, sur le panier de la ménagère, vous croyez que c'est pas inadmissible ?"

"Les Allemands ont su protéger leur marché intérieur"

Le vrai problème, selon les éleveurs français, c'est la distorsion de concurrence. Le cochon allemand est moins cher. "Les Allemands ont su protéger leur marché intérieur quand nous, on ne sait pas le faire", déclare Nicolas Le Borgne. Depuis vingt ans, souligne-t-il, le prix du porc n'a pas baissé dans les grandes surfaces.

Sur Twitter, vous avez compati (ou pas) aux malheurs de l'éleveur.

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