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Vidéo "Affaires sensibles". Un grand-père accusé à tort de viol par son petit-fils : avant Outreau, l'affaire Iacono posait la question de la parole de l'enfant

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"Affaires sensibles". Un grand-père accusé à tort de viol par son petit-fils : avant Outreau, l'affaire Iacono posait la question de la parole de l'enfant
"Affaires sensibles". Un grand-père accusé à tort de viol par son petit-fils : avant Outreau, l'affaire Iacono posait la question de la parole de l'enfant "Affaires sensibles". Un grand-père accusé à tort de viol par son petit-fils : avant Outreau, l'affaire Iacono posait la question de la parole de l'enfant (AFFAIRES SENSIBLES / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
La vie de Christian Iacono a été empoisonnée pendant quinze ans par un mensonge. "Affaires sensibles" raconte son histoire, celle d'un condamné à tort sur des accusations de viol portées par son petit-fils en 2000. Quelques mois avant qu'éclate l'affaire d'Outreau, cette erreur judiciaire posait la question de la parole de l'enfant.

C'est l'un des rares cas où la justice française a reconnu s'être trompée : en 2022, l'ancien maire de Vence a été acquitté après quinze années de calvaire. Il avait été condamné à tort après des accusations de viol sur son petit-fils. Christian Iacono a toujours espéré qu'il se trouverait quelqu'un pour reprendre toute l'affaire depuis le début, confie-t-il dans "Affaires sensibles". Le magazine présenté par Fabrice Drouelle revient le 15 octobre sur cette erreur judiciaire qui, peu avant le scandale d'Outreau, posait la question de la parole de l'enfant.

Pourquoi ce petit garçon, que les vidéos familiales montrent si complice avec son grand-père, a-t-il menti ? Et comment expliquer que son mensonge n'ait pas été décelé ? Tout a commencé il y a vingt-trois ans.

Le 18 juin 2000, Gabriel Iacono a 9 ans. C'est un petit garçon très nerveux, qui vit à Reims avec ses parents. Le jour de la Fête des pères, à l'issue d'une crise de colère, il évoque des actes perpétrés par son grand-père deux ans plus tôt. "J'avais dit qu'il m'avait touché les parties intimes, qu'il m'avait violé, qu'il avait abusé de moi…", raconte-il, aujourd'hui trentenaire. Selon les déclarations de l'enfant, son grand-père l'aurait violé deux fois pendant ses vacances chez lui, entre 1996 et 1998.

Un examen médical déterminant

Quatre jours plus tard, ses parents prennent rendez-vous dans une cellule dédiée à l'enfance maltraitée, à l'hôpital de Reims. Pour déterminer si la parole de l'enfant est crédible, la psychologue qui reçoit Gabriel le questionne longuement sur les conditions dans lesquelles se seraient déroulés ces viols, deux ans auparavant. "On est sortis du bureau, elle avait le visage grave. Elle a pris mes parents à part, et là, je vois ma mère s'effondrer, se souvient Gabriel Iacono. Elle dira que je suis crédible, que c'est la vérité, et qu'elle est indiscutable."

L'enfant est ensuite ausculté par une pédiatre, qui trouve des cicatrices sur ses parties intimes. Les journalistes d'"Affaires sensibles" se sont procuré le certificat médical rédigé à l'époque par ce médecin. Voici ses conclusions : "Examen somatique et entretien psychologique permettant d'affirmer des sévices sexuels à type de sodomie chez un enfant de 9 ans." (Gabriel avait 7 ans à l'époque des faits dénoncés.)

Les résultats des analyses viennent donc confirmer les dires du petit garçon. Dès lors, "le doute, il n'existe plus, parce que tout le monde dit la même chose, constate Gabriel Iacono. A partir de ce moment-là, à 9 ans, tu te dis : 'J'ai sorti ça, c'était peut-être une blague, mais en fait, c'est mon cerveau qui l'a vraiment vécu, et c'est pas une blague'..." 

 

"Concrètement, médiatiquement, juridiquement, c'est imparable ! Les déclarations de l'enfant, on ne savait pas si c'était vrai ou pas, mais s'il y a une expertise médicale, l'affaire, elle a l'air pliée, à ce moment-là. Et donc immédiatement, tout le monde se dit : 'Ah ben alors, c'est qu'il est coupable'."

Jean-Bernard Vitiello,

journaliste qui a suivi l'affaire pendant quatre ans

Le père de Gabriel porte alors plainte contre son propre père. L'enquête de police commence. Et le 10 juillet au matin, Christian Iacono reçoit la visite des policiers dans son bureau de la mairie de Vence… L'instruction sera longue : il sera traduit en justice neuf ans plus tard. Gabriel, qui a alors 18 ans, maintient encore ses accusations. Les experts qui se succèdent à la barre les jugent crédibles. A l'issue du procès, Christian Iacono, reconnu coupable de viol sur son petit-fils, est condamné à neuf ans de réclusion criminelle. Il décide de faire appel...

Extrait de "Le mensonge tragique d'un petit-fils", un document à voir le 15 octobre 2023 dans "Affaires sensibles", une coproduction France Télévisions, France TV presse, France Inter et l’INA, adaptée d’une émission de France Inter.

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