Vidéo Orques mortes au Marineland d'Antibes : "La captivité est une maltraitance en soi", dénonce le spécialiste Pierre Robert de Latour

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
Au Marineland d’Antibes, deux orques sont mortes récemment, Pierre Robert de Latour, spécialiste de ces grands cétacés, considère leur vie en captivité comme "une maltraitance en soi"
Au Marineland d’Antibes, deux orques sont mortes récemment, Pierre Robert de Latour, spécialiste de ces grands cétacés, considère leur vie en captivité comme "une maltraitance en soi" Au Marineland d’Antibes, deux orques sont mortes récemment, Pierre Robert de Latour, spécialiste de ces grands cétacés, considère leur vie en captivité comme "une maltraitance en soi" (13H15 LE DIMANCHE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
France 2
La mort, à six mois d'intervalle, de deux orques au parc aquatique Marineland a relancé le débat sur les conditions de vie de ces mammifères marins. Pierre Robert de Latour, spécialiste de ces grands cétacés, milite contre leur captivité qu'il considère cruelle et dangereuse.

Le 28 mars dernier, le parc aquatique Marineland à Antibes annonçait la mort d'Inouk, une de ses orques, à l'âge de 25 ans. Un deuxième décès en moins de six mois pour le plus grand zoo marin d'Europe, qui a perdu un autre cétacé de 12 ans, Moana, emporté par une septicémie au mois d'octobre 2023. Une nouvelle qui relance le débat sur les conditions de captivité de ces mammifères marins.

Pierre Robert de Latour, apnéiste chevronné, est devenu au fil des années l'un des plus grands spécialistes des épaulards, l'autre nom de ces grands cétacés, dans leur habitat naturel. Pour nager avec les orques, le Français plonge dans les fjords norvégiens par - 10 degrés et emmène avec lui des touristes, par petits groupes.

"Enfermer les orques les transforme en tueurs psychotiques"

Pour l'apnéiste qui étudie ces mammifères marins dans leur milieu naturel depuis plus de deux décennies, les maintenir en captivité pour créer du divertissement est une pratique cruelle et dangereuse. Alors qu'il visionne un reportage sur les spectacles d'orques du Marineland, il s'insurge : "La captivité, c'est une maltraitance en soi, les orques en souffrent. Le fait de les enfermer transforme des animaux qui ne sont pas dangereux pour l'homme dans leur milieu naturel en tueur psychotique. Même un fjord, c'est trop petit pour une orque, alors un bassin qui fait 30 mètres de long et 12 mètres de profondeur, mais c'est juste ridicule ! Comment on peut défendre ça ? Je ne devrais même pas avoir besoin de le dire, c'est juste une évidence !"

La réputation de dangereux prédateur de l'animal, Pierre Robert de Latour ne l'a jamais constatée dans son milieu naturel. Après une saison pendant laquelle il a établi plus de 7 000 interactions sous-marines, se tenant à quelques mètres des orques, aucun des 1 500 touristes qu'il a accompagnés ne s'est senti en danger. "Quand on parle de la dangerosité des orques, la vérité c'est que dans leur milieu naturel, ils n'ont jamais attaqué l'homme, alors que dans les parcs animaliers, ils ont attaqué plusieurs fois, dont quatre attaques mortelles", explique-t-il.

En France, à partir de 2027, les cétacés interdits dans les delphinariums

L'orque Inouk, l'apnéiste l'avait déjà rencontrée. Il a visité les installations du parc Marineland et a pu s'approcher au plus près de l'animal en payant des places VIP. De cette rencontre, il garde un mauvais souvenir : "Ça m'a vraiment rendu malade, de voir Inouk. Quand on connaît les orques sauvages, quand on a plongé avec elles, c'est impossible de dire que ces orques-là sont bien traitées. Être bien traitée, pour une orque, c'est vivre libre. Bien sûr que la liberté ça a un risque, mais ce que demandent ces cétacés, ce n'est pas d'avoir la Sécurité sociale et du poisson congelé, c'est de pouvoir chasser leur propre poisson, s'en nourrir, élever leurs petits, transmettre leur savoir de génération en génération, et puis après, passer la main comme chaque être vivant. Ça n'est pas amuser un public en faisant croire qu'ils sont bien traités parce qu'ils viennent danser avec les soigneurs, c'est franchement révoltant, pardon mais c'est révoltant !"

En France, les spectacles aquatiques avec des cétacés sont en sursis, car la loi contre la maltraitance animale a fixé un ultimatum : à partir du 1er décembre 2026, les orques et les dauphins seront interdits dans les delphinariums. En attendant, depuis le 6 avril, le spectacle a repris pour les deux dernières orques, Wikie et Keijo, au parc Marineland d'Antibes. 

Extrait de "Un homme et des orques", diffusé dans "13h15 le dimanche", le 7 avril 2024.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.