Prix du gazole non routier : la colère gagne le BTP, qui veut bénéficier des mesures promises aux agriculteurs
Du gazole rouge, source de tensions. Le prix de gazole non routier (GNR), un carburant utilisé pour les engins professionnels, était au cœur des revendications des agriculteurs, à qui le Premier ministre, Gabriel Attal, a promis l'annulation d'une hausse de la taxation. Mais le secteur du BTP emploie aussi le GNR, qui alimente les engins de chantier, et la même revendication émerge.
Les dirigeants de la Sofrat, une entreprise de travaux publics de la région parisienne, estiment utiliser 700 000 litres de GNR par an sur 80 machines. "Là, on a une pelle de 25 tonnes qui consomme environ 20 litres à l’heure quand elle tourne huit heures par jour", détaille Richard Bastet, son directeur général.
Vers une grève du secteur du BTP ?
Pour eux, la taxe sur le GNR doit toujours augmenter d’environ 6 centimes chaque année jusqu’à 2030. Richard Bastet a déjà fait ses calculs, et ça va lui coûter cher : "En 2023, selon les projections, ça nous a coûté 665 000 euros. Et en 2030, ça va nous coûter un million d’euros par an."
Ces entrepreneurs espèrent obtenir le même avantage que les agriculteurs : "On est prêts à mettre nos engins et notre matériel au milieu de la route. Si le monde du BTP n’est pas là, il n’y a pas de logement, pas de route, et pas de construction".
Un agacement qui fait planer la menace d'une mobilisation dépassant le simple secteur agricole, comme le craint un syndicat de police. Déjà, au port de Lorient (Morbihan), une centaine d'engins d'artisans du BTP et d'agriculteurs bloquent ensemble, depuis jeudi, un dépôt pétrolier. Les entrepreneurs locaux du bâtiment compte continuer leur action jusqu'à mardi et un rendez-vous au ministère de l'Economie.
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