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Rupture de Hollande avec Trierweiler : pourquoi il n'y aura pas d'impact sur l'électorat féminin

Plusieurs voix de l'opposition s'indignent de la façon dont François Hollande a officialisé sa rupture avec Valérie Trierweiler et pointent la "goujaterie" du président. Des critiques préjudiciables dans les urnes ?

Article rédigé par Vincent Daniel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
François Hollande et Valérie Trierweiler, le 6 avril 2013 à Tulle (Corrèze). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

"Hollande la répudiation, c'est maintenant... Mais où sont les féministes ???" Depuis ce tweet publié samedi 25 janvier par Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, nombreuses sont les voix dans l'opposition qui s'indignent de la façon dont François Hollande a officialisé sa rupture avec Valérie Trierweiler"Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler", a déclaré laconiquement le président, samedi, à l'AFP. 

"Ça ressemblait plus à une lettre de licenciement qu'à une lettre de rupture", critique lundi Nathalie Kosciusko-Morizet"Les termes de ce communiqué ne laissent pas indifférents, je pense, une femme", souligne la candidate UMP à la mairie de Paris. Georges Fenech, député UMP du Rhône, dénonce une "annonce unilatérale" du président et évoque une "répudiation", terme également utilisé par la présidente du FN Marine Le Pen. Quant à la députée UMP de Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller, elle a vu dans le communiqué du chef de l'Etat de "l'inélégance" et de la "goujaterie"

Toutefois, il est peu probable que l'image du chef de l'Etat soit véritablement modifiée auprès des femmes. Francetv info vous explique pourquoi.

Parce que les Françaises, comme les Français, ont d'autres préoccupations

L'annonce unilatérale de François Hollande, la forme du communiqué... La manière dont François Hollande a géré sa rupture avec Valérie Trierweiler peut-elle avoir des conséquences électorales ? L'électorat féminin va-t-il fuir le président socialiste ? "C'est un raisonnement extrêmement tordu", prévient d'emblée Céline Bracq, directrice adjointe de BVA Opinion, interrogée par francetv info. Il faut différencier l'avis que tout le monde peut se faire de l'"affaire" de ses impacts politiques. "Sans doute que cela touchera des femmes. Certains ou certaines pourront se dire qu'il est goujat, qu'il aurait pu s'y prendre autrement mais cela n'a aucune importance d'un point de vue politique", explique Céline Bracq. 

Pour ne pas donner prise aux critiques et limiter les commentaires, François Hollande ne s'est pas étalé et n'a pas souhaité commenter sa vie privée. Piégé par les révélations Closer, puis contraint de "clarifier" sa situation avec Valérie Trierweiler, le chef de l'Etat s'est contenté du strict minimum. Une bonne stratégie, pour Céline Bracq. "Les Français, surtout en temps de crise, sont très attachés aux sujets économiques et sociaux. Ils n'auraient pas compris que le président s'aventure à parler de sa vie conjugale, sujet secondaire s'il en est." 

Parce que les Françaises, comme les Français, ne mélangent pas vie privée et politique

Les Français cultivent une ambiguïté autour de la vie privée des élus : ils peuvent juger, désapprouver... sans que cela ait une conséquence sur leurs choix politiques. "Ces affaires intéressent beaucoup parce que c'est du people et que tout le monde adore ça mais ce n'est pas important, estime Céline Bracq. Il y a une barrière extrêmement étanche avec les jugements que les Français ont sur les responsables politiques et leur action. Il s'agit là du domaine du privé, qui ne rentre pas en ligne de compte dans la façon dont ils déterminent leur vote", note la spécialiste de l'opinion.
 
D'autant plus que le clivage homme-femme sur cette affaire est "très faible", souligne Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop, auprès du Figaro.fr : 79% des hommes considèrent la relation supposée entre Julie Gayet et François Hollande comme une affaire privée, quand 76% des femmes vont dans le même sens.
 
Et cette séparation entre la vie privée et la vie publique est servie par la communication de François Hollande. "Il a réussi à maintenir une barrière vis-à-vis des médias, au nom de sa vie privée. En communiquant ainsi, il signifie qu'il y a la vie politique d'un côté et la vie privée de l'autre, et que cette dernière ne concerne pas les médias", estime la directrice adjointe de BVA Opinion. Interrogé à ce sujet à plusieurs reprises pendant la conférence de presse qu'il a donné le 14 janvier, le chef de l'Etat a évoqué l'"épreuve" qu'il traversait avec Valérie Trierweiler, avant de renvoyer les journalistes au respect de sa vie privée. "Il a eu raison, selon Céline Bracq. Comme il a eu raison de communiquer en son nom à lui, en tant que François Hollande et pas en tant que président. Il dit : 'Je vous précise simplement que je suis désormais séparé, je serai seul à l'avenir dans mes déplacements officiels, point.' Et il ne fait pas d'autres commentaires, c'est cloisonnéSur le plan de son expression publique, c'est un sans-faute."

Parce que ceux qui sont choqués ne sont pas forcément des électeurs de François Hollande

Différentes enquêtes d'opinion ont été menées depuis les révélations sur la vie privée de François Hollande. Elles soulignent que l'image du président de la République n'est pas modifiée pour une majorité des Français (84% des personnes interrogées, selon un sondage BVA Opinion, publié le 12 janvier). Et ce n'est pas le cœur de l'électorat du chef de l'Etat qui s'émeut de cette affaire. 

"Cela nourrit seulement du discrédit auprès d’un électorat âgé et conservateur, qui est déjà hostile à François Hollande… Ce n’est fondamentalement pas préjudiciable", analyse François Miquet-Marty, directeur de l'institut Viavoice, interrogé par Libération (article payant)Pour lui, "en terme d'impact sur l'image présidentielle, rien n’est déterminant dans cette séquence".

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