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Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de François Hollande

Face à 580 journalistes français et étrangers, le président de la République a tenu sa troisième grande conférence de presse, mardi 14 janvier, en plein tumulte sur sa vie privée. 

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le président François Hollande, mardi 14 janvier 2014 à l'Elysée, lors d'une conférence de presse devant 580 journalistes français et étrangers. (MAXPPP)

Seul à son pupitre, sous les ors de la salle des fêtes de l'Elysée, François Hollande était très attendu, mardi 14 janvier, pour le troisième exercice du genre, après novembre 2012 et mai 2013. Les quelque 580 journalistes français et étrangers ont interrogé le président de la République pendant plus de deux heures.

François Hollande a fait plusieurs annonces, dont la fin des cotisations familiales pour les entreprises en 2017. Au plus mal dans les sondages, il a tenté de combattre le "pessimisme" français et "le dénigrement de nous-mêmes". En revanche, il n'a pas répondu aux questions sur sa vie privée. Voici ce qu'il fallait retenir de cette conférence de presse.

La phrase : "les affaires privées se traitent en privé"

"J'ai un principe. C'est que les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun." Interrogé sur les révélations du magazine Closer, qui lui prête une liaison avec l'actrice Julie Gayet, François Hollande a éludé la question d'un journaliste, qui lui demandait si Valérie Trierweiler était toujours Première dame de France. "Chacun, dans sa vie personnelle, peut traverser des épreuves. C'est notre cas. Ce sont des moments douloureux", a-t-il reconnu. "Elle se repose, je n'ai pas d'autre commentaire à faire", a-t-il encore déclaré un peu plus tard. Le président de la République a promis de répondre aux questions sur la situation de son couple avec Valérie Trierweiler avant son déplacement aux Etats-Unis, le 11 février, puisqu'il y est invité avec sa compagne.

En revanche, le chef de l'Etat n'a pas prévu de porter plainte contre le magazine. "Tout me pousse, comme citoyen, à poursuivre cette publication. Mais si je me retiens, c'est pour qu'il n'y ait pas deux poids, deux mesures. Mon indignation est totale." 

L'annonce : la fin des cotisations familiales payées par les entreprises en 2017

François Hollande a annoncé la fin des cotisations familiales payées par les entreprises et les travailleurs indépendants d'ici à 2017, dans le cadre d'un "pacte de responsabilité". Ce qui représente 30 à 35 milliards d'euros de charges en moins. Une annonce qui prolonge l'image d'un président à l'écoute des entreprises, amorcée avec le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), qui soulagera les entreprises de 14 milliards d'euros en 2014, et de 20 milliards en 2015.

En échange, François Hollande a annoncé la mise en place d'un "Observatoire des contreparties", pour vérifier que les entreprises respectent bien des objectifs chiffrés d'embauche, de travail des seniors et des jeunes... Ces objectifs doivent être définis au niveau national et déclinés par branche professionnelle.

Pour réduire la dépense publique, préalable à toute baisse d'impôt, "tout en préservant notre modèle social", François Hollande a pour objectif de dégager au moins 50 milliards d'euros d'ici à 2017. Et pour accompagner cet objectif, un conseil stratégique de la dépense se réunira chaque mois, afin d'évaluer les politiques publiques. "Cela n'a jamais été fait", précise le président.

Le chantier qui va faire débat : un projet de loi sur "l'assistance médicalisée pour terminer sa vie"

François Hollande a dessiné les grandes lignes d'une loi sur "l'assistance médicalisée" pour "permettre à toute personne majeure atteinte d'une maladie incurable, provoquant une souffrance psychologique ou physique insupportable, de pouvoir demander dans des conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité."

Mi-décembre, une "conférence de citoyens" a déjà recommandé de légaliser le suicide assisté et de créer une "exception d'euthanasie". Mais le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit encore lui remettre ses conclusions "dans les prochaines semaines".

La doctrine : social-démocrate, oui, libéral, non

François Hollande annonce des allègements de charges pour les entreprises. En retour, le Medef s'est engagé à créer 1 million d'emplois nets en cinq ans. Est-ce un tournant social-libéral du gouvernement ? "Je ne suis pas gagné par le libéralisme, c'est tout le contraire", a rejeté François Hollande.

Un peu plus tard, il a refusé toute comparaison avec d'autres exemples souvent cités. "Je ne suis pas Tony Blair. Je n'essaie pas de reprendre ce qui a été fait, comme en Allemagne avec [Gerhard] Schröder." Le président de la République a ajouté : "Social je le suis, réformiste, mais surtout patriote." Conclusion ? "Ceux qui n'ont pas compris que j'étais social-démocrate peuvent poser une autre question."

Le partenaire de plus en plus incontournable : l'Allemagne

François Hollande souhaite accélérer la "convergence économique et sociale avec l'Allemagne". A commencer par la transition énergétique, avec "un projet industriel commun", sur le modèle de l'entreprise Airbus. La France et l'Allemagne vont aussi tenter d'harmoniser davantage leurs règles fiscales. Un Conseil des ministres franco-allemand est prévu à Paris, le 19 février. "Nous allons poser un principe avec la chancelière : que les gouvernements des deux pays se coordonnent en amont sur les grands projets."

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