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UMP : Bruno Le Maire, 30% pour quoi faire ?

Le député de l'Eure a obtenu près de 30% des voix lors de l'élection pour la présidence de l'UMP. Un score qui lui permet de devenir un poids lourd de sa famille politique. 

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Bruno Le Maire, après l'annonce des résultats pour le présidence de l'UMP, le 29 novembre 2014. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Une victoire pour le renouveau", indique Bruno Le Maire sur son site de campagne. Battu lors de l'élection pour la présidence de l'UMP, samedi 29 novembre, le député de l'Eure n'a pas tout perdu pour autant. Avec 29,18% des voix, l'ancien ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy a réussi son pari. Il a gagné une notoriété et peut désormais faire entendre sa voix au sein de l'UMP.

Certes, de son côté l'ancien président a obtenu presque 65% des voix, mais ce score apparaît comme un succès en demi-teinte, atténué par la percée de Bruno Le Maire. Francetv info détaille les nouvelles perspectives qui s'ouvrent pour l'avenir politique du député de l'Eure.

Il devient un contre-poids à Nicolas Sarkozy

Parti dès le 11 juin en campagne électorale, bien avant le retour de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire s'est très vite positionné sur le créneau du renouveau, au point de faire passer l'ancien président pour un homme du passé. L'énarque s'était fixé comme objectif la barre des 20%, estimant qu'elle serait synonyme de l'émergence d'une nouvelle offre politique. En tutoyant les 30%, Bruno Le Maire s'offre ainsi le luxe de devenir incontournable à l'UMP et Nicolas Sarkozy ne pourra plus ignorer son nouveau poids politique.

Bruno Le Maire a assuré au Monde qu'il ne prendrait pas de responsabilités dans la nouvelle direction de l'UMP, il a expliqué dans "Le Talk Orange-Le Figaro vouloir travailler "en bonne intelligence" avec Nicolas SarkozyBruno Le Maire et ses proches ont donc bien l'intention de peser au sein des instances du nouveau parti imaginé par l'ancien président. "Il faut que cette nouvelle donne se concrétise dans les instances du parti", expliquait Franck Riester à francetv info, en affirmant que Bruno Le Maire n'avait pas l'intention d'adopter une "politique de la chaise vide" à l'UMP.

Il peut imposer ses idées

"Ce soir, chers amis militants, vous avez marqué massivement et clairement votre volonté de renouveau, cette volonté devra être entendue", a déclaré Bruno Le Maire samedi soir. L'ancien ministre prévient ainsi son ancien chef qu'il faudra compter sur lui. Après avoir martelé son opposition aux projets de Nicolas Sarkozy sur un changement de nom du parti ou sur une fusion de l'UMP avec l'UDI, il pourrait compliquer les projets de l'ancien président. En désaccord avec Nicolas Sarkozy sur plusieurs points, sur l'abrogation de la loi Taubira ou sur l'avenir de l'espace Shengen, il va également pouvoir peser sur la construction du projet de la droite pour 2017.

Bruno Le Maire s'est donc donné la légitimité pour faire avancer ses idées. Il a milité tout au long de sa campagne pour un renouveau des pratiques politiques, proposant une totale transparence financière au sein de son parti, un respect strict de la parité, un renouvellement générationnel ou encore la fin de l'énarchie. Identifié par ce nouveau projet, il va pouvoir continuer à développer sa marque au sein de son parti.

Il se positionne pour 2017

En cas de victoire à la présidence de l'UMP, Bruno Le Maire s'était engagé à ne pas se présenter à la primaire ouverte de 2016, l'élection qui doit désigner le candidat de la droite républicaine pour la présidentielle de 2017. Mais libéré de cette fonction, Bruno Le Maire devrait étudier ses possibilités. Il s'est constitué une écurie au cours de la campagne, en obtenant le soutien d'une cinquantaine de parlementaires. "Bruno a ses chances pour 2017, vous ne pensez pas ?", lâchaient parfois ses proches. "C'est une décision qu'il devra prendre seul, mais c'est sûr qu'il aspire à de grandes responsabilités", confiait Franck Riester.

Bruno Le Maire à l'Elysée en 2017, le scénario apparaît sans doute un peu prématuré pour le député de 45 ans. Mais cet agrégé de lettres surdiplômé a au moins pris une option sur Matignon en cas de victoire de la droite. "Dans la génération des quadras, il a pris un avantage par rapport aux autres", estime ainsi Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux. Dans son duel à distance avec François Baroin, l'autre étoile montante de l'UMP qui vient d'être élu à la présidence de l'Association des maires de France, Bruno Le Maire vient de marquer un point précieux.

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