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Stratégies face au FN : désaccords à droite et à gauche

Alors que le FN a réalisé dimanche un score jamais atteint, les stratégies électorales en vue du second tour varient selon les partis. Le PS a annoncé se retirer de trois régions et appelle à un front républicain. Les Républicains s'y opposent. Les centristes sont divisés.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (L'union face au FN semble très compliquée dans bon nombre de régions. © Maxppp)

Pour Jean-Christophe Cambadélis, le choix est clair. Il faut "faire barrage républicain " face au Front national. Le premier secrétaire du PS a appelé au retrait des listes socialistes dans le Nord et en région PACA. Deux régions qualifiées "à risque FN ". EELV et le PCF ont également appelé à un rassemblement de la gauche et à faire barrage au FN. Appel au retrait lancé aussi en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Ce que refuse le tête de liste PS Jean-Pierre Masseret.

Nicolas Sarkozy s'est dit lui opposé à l'idée d'un front républicain. Le président du parti Les Républicains a une nouvelle fois écarté toute fusion avec la gauche et tout retrait face au FN pour le second tour, assurant "entendre et comprendre l'exaspération profonde des Français ".

Mais sur cette ligne, il n'est pas suivi par tous. En attendant la position d'Alain Juppé, un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin a fait entendre sa différence sur France Inter : "Quand on est troisième, on se retire".

"Quand on est troisième, on se retire" a dit Jean-Pierre Raffarin

Une position également défendue par François Bayrou, le président du MoDem, allié des Républicains dans 12 régions sur 13, qui a appelé "au retrait pur et simple " des listes arrivées en troisième position au premier tour.

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Fusion ou désistement dans le Grand Est

Ces prises de position contradictoires pourraient profondément jouer sur le second tour dans plusieurs régions. C'est le cas notamment de l'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine où le FN et Florian Philippot sont arrivés en tête devant la liste de droite de Philippe Richert et la liste de gauche de Jean-Pierre Masseret. Le candidat socialiste avait annoncé dans un premier temps son refus de se désister, et ce malgré les appels de plusieurs personnalités de son camp, dont le maire de Strasbourg Roland Ries.

Si Jean-Pierre Masseret maintient sa position, c'est dans l'espoir d'une fusion de sa liste avec celle de Philippe Richert. En cas d'accord, les deux hommes pourraient ainsi proposer un front républicain dans le Grand Est. Reste à savoir si cela sera suffisant pour faire obstacle à une victoire du FN.

Situation favorable au FN en Bourgogne Franche-Comté

L'absence d'un front républicain est en revanche beaucoup plus probable en Bourgogne France-Comté. Gauche et droite sont au coude à coude -avec respectivement 22,99% et 24%-, mais restent devancés par la candidate Front national, Sophie Montel (31,48%). Ni la liste d'Union de la droite conduite par François Sauvadet, ni la liste d'Union de la gauche de Marie-Guite Dufay ne devraient se retirer et encore moins fusionner.

Le faible réservoir de voix pour ces deux camps pourraient profiter au Front national qui pourrait ainsi remporter plus facilement cette région que le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou PACA. Le FN y a pourtant réalisé des scores à plus de 40%. 

 

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