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Robert Ménard n'a compté les élèves musulmans que dans "quelques écoles", selon son avocate

Le maire de Béziers, mis en cause pour avoir recensé les élèves musulmans dans sa ville en fonction de leurs prénoms, a tenté de minimiser, vendredi, la polémique.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Robert Ménard, le maire de Béziers, le 6 mai 2015 à Montpellier (Hérault). (PASCAL GUYOT / AFP)

Depuis qu'il a provoqué une polémique en annonçant, lundi 4 mai sur France 2, que sa ville de Béziers (Hérault) comptait "64,6 % d'enfants musulmans dans les écoles", Robert Ménard joue à l'équilibriste. Le maire, proche du FN, a ainsi expliqué, vendredi 8 mai à Midi Libre, qu'il n'avait toutefois pas réalisé son recensement, basé sur les prénoms, sur l'ensemble des classes de la ville.

L'édile refuse d'indiquer le nombre d'établissements concernés : "Mon calcul est significatif, sérieux et je ne demande qu'une chose : qu'il soit vérifié. Pour le reste, j'ai réservé toutes les précisions aux enquêteurs." Un policier confirme, de son côté, que le recensement réalisé par le maire de Béziers est basé sur quelques classes. "Il explique qu'il n'a vu que quelques listes et que c'est à partir de ces listes qu'il s'est fait ses propres stats."

"Les fichiers n'existent pas"

Une version a défendu par Robert Ménard, jeudi, devant le tribunal administratif de Montpellier, qui examine la demande déposée par une association anti-raciste. Cette dernière souhaite que les fichiers répertoriant les enfants musulmans de la mairie de Béziers soit répertoriés. "Ces fichiers n'existent pas", assure l'avocate de la municipalité, Me Raphaëlle Hiault-Spitzer. D'après elle, le maire "seul a pris une liste de quelques écoles" et "a fait une analyse à titre de réflexion". Il s'agissait, selon l'avocate, de connaître sommairement la part des élèves étrangers dans les classes de Béziers, pour "savoir quelles actions mettre en place afin de donner une meilleure instruction" aux élèves "d'origine étrangère".

L'annonce de Robert Ménard sur France 2 ne serait donc qu'une "prétendue statistique". "On est sur un plateau de télévision, il s'est peut-être laissé emporter", explique Me Raphaëlle Hiault-Spitzer. Une version qui décrédibilise sérieusement l'exposé du maire de Béziers, mais qui, comme l'explique Midi Libre, permettrait à Robert Ménard d'échapper à une condamnation, lors du rendu de la décision du tribunal administratif, lundi 11 mai. 

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