Remaniement : le président socialiste du département de la Seine-Saint-Denis dénonce l'"artifice de communication" d'Emmanuel Macron après les 100 jours d'apaisement
Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis, porte-parole du Parti socialiste, a dénoncé vendredi 21 juillet sur franceinfo le président de la République qui "a choisi un artifice de communication sur ces 100 jours d'apaisement, mais pour l'instant, c'est essentiellement de la communication".
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Le chef de l'Etat s'est exprimé en ouverture du premier Conseil des ministres du gouvernement Borne 3. Après les émeutes, il a souhaité une réponse "complète et profonde" et a appelé à "être aux côtés des maires". Stéphane Troussel n'a pas été convaincu par la prise de parole présidentielle : "Il faut agir maintenant et ne plus se contenter de parler", a enjoint l'élu francilien.
Le Parlement a adopté définitivement jeudi 20 juillet le projet de loi d'urgence pour faciliter les travaux de reconstruction après les récentes violences urbaines. "Dans ce projet de loi tel qu'il a été adopté, il n'y a pas grand-chose", regrette Stéphane Troussel. "Elles sont où les sommes nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures de reconstruction pour une partie des biens qui ont été dégradés et qui ne peuvent pas, compte tenu de leur nature, être assurés. Est-ce qu'il y a du grain à moudre qui suivra ce projet de loi ?", s'est-il interrogé.
Le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires "jeté à la poubelle"
Selon lui, la "réponse complète et profonde" souhaitée par Emmanuel Macron "ne passe pas par un énième temps de diagnostic, de rapport, de constat partagé par l'ensemble des acteurs des territoires et des quartiers populaires. Combien de rapport Borloo, que le président de la République a jeté à la poubelle, faudra-t-il pour maintenant passer à l'acte ?", s'est-il demandé. L’ancien ministre avait été chargé par Emmanuel Macron en 2017 d’une mission sur la politique de la ville, pour "changer la donne" dans les quartiers prioritaires. Son rapport, remis en 2018, avait été ignoré par le chef de l'Etat.
"Les services publics qui s'affaissent, l'école, la santé, la sécurité quotidienne, ça ne date pas de ces violences et de ces émeutes", a-t-il affirmé.
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