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Pourquoi changer de gouvernement ne sauvera pas François Hollande

Après la défaite du PS aux élections municipales, le remaniement est en route, lundi 31 mars. Malheureusement pour le président, il ne s'agit pas d'une solution miracle.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Hollande, le 3 décembre 2013, à l'Elysée à Paris.  (ALAIN JOCARD / POOL / AFP)

François Hollande a tranché. Après des rumeurs de remaniement persistantes, Matignon a annoncé, lundi 31 mars, la démission de Jean-Marc Ayrault du poste de Premier ministre. Selon les informations de France 2, Manuel Valls lui succéderait. 79% des Français souhaitaient un changement de l'équipe gouvernementale, selon un sondage publié au lendemain du premier tour. 

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Mais changer de Premier ministre et d'équipe gouvernementale ne sauvera pas François Hollande. Voici pourquoi.

Parce que la gauche va prendre d'autres baffes

Même s'ils sont quelques-uns à lorgner sur le poste, que Jean-Marc Ayrault refuse de lâcher, l'avenir du futur locataire de Matignon s'annonce semé d'embuches. La première ? Les élections européennes, fin mai. Lors de ce scrutin, 24% des Français voteraient pour l'UMP, 22% pour le FN et 19% seulement pour le PS, selon un sondage publié dimanche 30 mars. 

Une fois l'été passé, un autre rendez-vous est noté en rouge sur l'agenda de l'exécutif : les élections sénatoriales. Les sièges de 178 sénateurs vont être renouvelés : 96 d'entre eux sont de droite et 82 de gauche. Or, la majorité de gauche au Sénat ne tient qu'à sept petits sièges. Le basculement historique de chambre haute du Parlement en septembre 2011 pourrait donc être annulé dès cette année. Dans la foulée se tiendront les élections cantonales, sur lesquelles les dernières municipales pèseront également. De quoi essorer le nouveau Premier ministre, qui doit en théorie tenir jusqu'en 2017.

Parce qu'il restera des mécontents 

Expert en équilibrisme au sein du Parti socialiste, François Hollande risque cette fois d'avoir du mal à contenter tout le monde. L'équilibre de la majorité est des plus précaires : elle est tiraillée entre son aile gauche, de plus en plus remuante, et la ligne politique sociale-démocrate choisie par le chef de l'Etat. Il faut aussi que les écologistes se reconnaissent dans la ligne gouvernementale pour éviter qu'ils n'entrent en résistance. Or Cécile Duflot, leur ancienne patronne, a déjà annoncé qu'elle ne serait pas ministre sous la houlette de Manuel Valls. 

Et François Hollande ne compte pas changer de cap politique. Même si un geste fiscal est attendu en faveur des plus modestes, l'exécutif avait fait savoir qu'il n'entendait pas revenir sur ses deux mesures phares : le pacte de responsabilité et les 50 milliards d'économies dans les dépenses publiques à trouver d'ici 2017. Il s'agirait d'une grave erreur pour quatre courants du PS – Un Monde d'avance, Gauche populaire, Gauche durable et Maintenant la gauche – représentant une quarantaine de députés au total. "La mobilisation générale pour l'emploi passe par la relance de l'investissement public et (...) de la consommation", défendent-ils.

Parce que la crise est toujours là

"Il y a un besoin de justice sociale", concédait l'entourage du président, cité par l'AFP, pendant l'entre-deux tours. Et d'ajouter : "Etre à gauche, c'est changer davantage la vie des Français." C'est cette amélioration du quotidien qui cloche : les Français attendent toujours des résultats qui tardent à venir. Malgré la volonté d'"inverser la courbe"à grands renforts d'emplois aidés, le chômage ne recule pas. Il a même enregistré une hausse de 0,9% en février, atteignant un nouveau record.

Si l'Insee a annoncé, lundi 31 mars, une légère progression du pouvoir d'achat sur l'année 2013 (+0,3%) les chiffres de la dette publique et du déficit pour 2013 étaient supérieurs aux prévisions du gouvernementLa dette publique a atteint 1 925,3 milliards d'euros fin 2013, soit l'équivalent de 93,5% du PIB, en hausse de près de trois points par rapport à celui de 2012.

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