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Loi "Sécurité globale" : "La liberté de la presse est entièrement préservée, le droit d'informer consacré", assure Christophe Castaner

Dans une tribune au "Journal du dimanche", l'ancien ministre de l'Intérieur, désormais président des députés LREM, fait une "déclaration d'amour aux journalistes", mais défend également l'article 24 de la proposition de loi qui fait débat.

Article rédigé par franceinfo
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Le président des députés LREM Christophe Castaner à l'Assemblée nationale à Paris le 3, novembre 2020. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

LREM fait un pas vers les journalistes. Les débats sur la proposition de loi "Sécurité globale" ont été animés cette semaine et les manifestations organisées un peu partout en France samedi 21 novembre ont voulu dénoncer une proposition qui porte, selon eux, atteinte à la liberté d'expression et à l'Etat de droit.

L'article 24, adopté en première lecture vendredi, est au cœur des débats. C'est dans ce contexte et après "une semaine pleine de malentendus, d'incompréhensions, de craintes parfois" que le Journal du dimanche publie dimanche une tribune (pour abonnés) de Christophe Castaner, président des députés LREM, dans laquelle il déclare son "amour" aux journalistes.

"C'est notre éthique de défendre votre liberté d'informer"

L'ancien ministre de l'Intérieur rappelle dans un premier temps le fondement de l'article 24, décrié : "Mieux protéger les forces de l'ordre, sans jamais porter atteinte à la liberté d'informer". "Nous croyons qu'il faut protéger les forces de l'ordre. Nous, nous refusons les indignations à géométrie variable et rejetons ceux qui veulent créer une échelle des haines : avec vous, nous les combattons toutes, sans exception", écrit-il dans cette tribune. Il précise ensuite qu'"aucun article de loi ne devrait provoquer des inquiétudes quant à nos libertés".

"Quand on veut défendre une liberté, on le fait sans fard et au grand jour."

Christophe Castaner, président des députés LREM

au "Journal du dimanche"

L'amendement par le gouvernement de l'article 24 devrait mettre, selon lui, un terme à l'agitation. "Il est désormais d'une clarté limpide : la liberté de la presse est entièrement préservée, le droit d'informer consacré", avance le député. "C'est notre éthique de défendre votre liberté d'informer", ajoute-t-il. Avant de conclure : "A l'heure où l'on peut mourir pour un dessin, nous voulions vous dire, chers journalistes, que nous continuerons à défendre votre liberté d'écrire, de produire et de nous égratigner".

Une tribune "indécente" et "insipide"

Des journalistes n'ont pas tardé à réagir. Sur Twitter, le journaliste et réalisateur David Dufresne, spécialiste des violences policières, a évoqué une tribune "insipide", même s'il y trouve une phrase juste, "Quand on veut défendre une liberté, on le fait sans fard et au grand jour".

La grande reporter au Parisien Catherine Gasté assure que les journalistes ne sont pas "en mal d'amour". Elle trouve "déplacé de s'adresser aux journalistes sur un registre affectif". "Chacun son métier et la liberté de la presse sera bien gardée", souligne-t-elle. Un journaliste travaillant dans LeMedia, Nicolas Mayart, accepte mal "l'indécence" des propos et parle même de "foutage de gueule". Enfin, Camille Poloni, journaliste à Mediapart, demande à l'ancien ministre "d'arrêter de nous écrire". Elle cite également Jean-Michel Fauvergue, rapporteur de la proposition de loi, qui disait vendredi "Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour".

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