Primaire PS : un vote sous haute surveillance
Surtout, ne pas revivre le Congrès de Reims. Depuis le 1er jour, les architectes de la primaire PS ont une préoccupation majeure : éviter toutes fraudes ou irrégularités qui entacheraient ce scrutin inédit. Un défi logistique et technique.
9.800, c'est le nombre de bureaux de vote ouverts lors du 1er tour de la primaire socialiste, le dimanche 9 octobre. Et pour veiller au bon déroulement du scrutin, le PS mise sur une mobilisation de dizaines de milliers de personnes, à raison de 5 à 10 par bureau.
Mais qui contrôle quoi ? Comment les résultats seront-ils transmis ? Qui les centralisera ? Et qui contrôlera en cas de litiges ?
Les réponses avec Jean-Pierre Mignard, l'un des trois membres de la Haute Autorité des Primaires (HAP) chargée de veiller à la sincérité du scrutin et de proclamer les résultats définitifs.
Vote et dépouillement
Le vote se déroulera de 9H00 à 19H00 en présence de scrutateurs. Dès la clôture du scrutin, le dépouillement commencera sous le contrôle du Président de chaque bureau de vote. Il donnera lieu à un procès verbal transmis à quelques 200 huissiers installés dans des lieux de centralisation, le plus souvent les préfectures de département.
Ces derniers vérifieront que l'ensemble des listes électorales et les procès verbaux sont bien remontés dans des sacs scellés à cet effet et signés par les présidents des bureaux de vote, le tout sous l'oeil de la commission départemental du recensement des votes.
Transmission des résultats
Le procès verbal ne sera pas l'unique support. Deux autres voies de transmission sont prévues, l'audiotel et le stylo numérique, la Haute autorité (HAP) ayant pour mission de s'assurer de la concordance des informations données par les trois sources.
Fabriqué par une PME française, le stylo numérique, volet "technique" d'un dispositif lui-même inédit, permettra l'envoi du procès verbal au niveau national. Le coût de sa mise à disposition (location, ndlr) dans les quelque 9.800 bureaux de vote s'élève à 300.000 euros.
La "pollution" des sondages
Classée en troisième position derrière François Hollande et Martine Aubry, Ségolène Royal, a dénoncé à plusieurs reprises les sondages.
"A ce seuil de matraquage, c'est un vrai problème pour la démocratie", a-t-elle souligné début octobre estimant qu'"au moins une cinquantaine" avait été commanditée pour la primaire des 9 et 16 octobre. "Le sondage remplace le débat politique. C'est la solution de paresse pour les médias nationaux", a-t-elle ajouté.
Sur la même ligne d'un risque de "prophétie auto-réalisatrice", la HAP a saisi et rencontré la Commission de sondages le 1er octobre pour lui demander l'interdiction de publication de toutes estimations, la veille du vote. En vain. La Commission a répondu qu'elle n'avait pas ce pouvoir du fait que "ces élections ne rentrent pas dans le cadre officiel des élections de la République".
La Commission pourra juste être saisie, les deux samedis précédant le vote, de toute demande d'avis sur des sondages qui paraîtraient ce jour-là.
Une première qui fera date
Quel que soit le nombre de participants, de 1 à 4 millions selon les instituts, l'organisation de cette primaire ouverte est déjà une "révolution culturelle".
C'est la première fois en effet que le PS accepte d'être contrôlé et surveillé par des non membres. Du jamais vu dans la vie du parti.
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