"Nous n'avons pas les mêmes idées" : à la Fête de l'Huma, Fabien Roussel assume son refus d'une liste commune de la gauche aux européennes
Main sur l'épaule et tournée de bises dans les allées, Fabien Roussel veut montrer qu'il aime les gens. "Tu vas bien toi ?" En polo blanc, le secrétaire national du Parti communiste enchaîne les selfies joue au père bienveillant avec les jeunes : "On a de la chance, il fait beau. Éclatez-vous ! Aimez-vous ! Profitez-en !" La Fête de l'Huma – organisée par le journal L'Humanité – bat son plein depuis la matinée du vendredi 15 septembre sur la base militaire du Plessis-Pâté, dans l'Essonne. Une fête où le secrétaire national du parti communiste, Fabien Roussel, fait cavalier seul pour la rentrée.
Mais dans les allées, des militants l'attendent au tournant. Ils veulent une union des gauches aux européennes, que refuse le député du Nord. Une jeune écologiste profite d'un déjeuner presse pour l'interpeller alors qu'il est à table : "Notre génération, on n’en a rien à faire de vos histoires identitaires de 'sur telle ou telle proposition, on n'est pas d'accord' alors qu'en face, on a un risque de l'extrême droite qui est aussi forte. Et l'histoire, elle vous jugera les communistes, si en 2027 on a Marine Le Pen qui est présidente."
Fabien Roussel se défend : "C'est d'abord autour des idées que l'on doit se rassembler. Or, nous n'avons pas les mêmes, je le regrette. Nous n'avons pas les mêmes priorités pour la France." "Est-ce que le combat contre l'extrême droite est une priorité ?", lance l'un des jeunes qui sont poussés vers la sortie.
Une attitude et des petites phrases qui gênent
Comme pour prendre de la hauteur et pour s'éloigner des divisions qui animent la gauche, Fabien Roussel en remet une couche sur son appel à s'insurger contre la hausse des prix : "Je suis comme les Français, j'entends ce qu'ils me disent. Et je veux que le gouvernement entende ce qu’il se passe dans le pays. Il y a une cocotte qui bout et ça va péter. Vous agissez ou c'est nous qui agissons, et c'est ça que j'ai voulu dire. Je comprends bien que ça les émeuve parce qu'ils ont peur."
"Ils ont peur que ça pète. Ils sentent bien que ça bout dans le pays. Et je ne souhaite pas que ça explose. Je souhaite que ça bouge."
Fabien Roussel, secrétaire national du PCFà franceinfo
Un appel à se mobiliser devant les préfectures qui ne choque pas à la fête de l'Huma. Il s'agit du reste – l'attitude, les petites phrases – qui dérange Virgile et Tom, deux militants de gauche qui votent LFI : "Ça me fait chier de voir les candidats qui peuvent me représenter aller chercher l'extrême droite. Cet aspect très populiste qu'il a, quand il arrive sur un plateau télé. Quand il parle de 'la France merguez', je trouve ça un peu limite. Il y a une manière de le faire. Et par exemple, François Rufin ne le fait pas du tout de la même manière et de façon beaucoup moins ambiguë."
Jean-Luc Mélenchon, lui, sera de la fête vendredi soir. Le leader insoumis qui fera tout, certainement pour éviter de croiser son principal adversaire au sein de la Nupes, Fabien Roussel.
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