Immigration : un projet de loi examiné sous haute tension lundi à l’Assemblée

La majorité, toute relative qu’elle est, retient son souffle. La troisième version du texte immigration arrivera lundi 11 décembre à l’Assemblée. Porté sans relâche par Gérald Darmanin, le texte a été durci par la droite sénatoriale, puis atténué en Commission par les députés. Deux points d’achoppement sont au centre des débats : l’Aide médicale d’État (AME), qui permet l’accès aux soins pour les sans papiers, et les régularisations pour les métiers en tension. 

Des débauchages individuels à droite ? 

Pour remporter cette bataille, Gérald Darmanin a besoin aussi des voix de la droite, un combat loin d’être gagné. "Nous ne voterons pas le texte du projet de loi tel qu’il a été adopté par la Commission des lois", a répété Éric Ciotti, président des Républicains et député LR des Alpes-Maritimes. Le ministre de l’Intérieur veut encore croire en des débauchages individuels à droite, et maintient la pression. "Il faut aller au vote, sur un texte pareil. (…) Si le texte est rejeté, ça voudra dire que LR ne vote pas des mesures contre l’immigration", estime un ancien ministre. 

Gérald Darmanin souhaite éviter à tout prix un 49-3, d’autant que le texte est "très soutenu par l’opinion publique", assure-t-on place Beauvau. Au RN, Marine Le Pen affirme que ses 88 députés voteraient contre le texte.