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Sénat : Jean-Pierre Raffarin a-t-il perdu à cause de Nicolas Sarkozy ?

Candidat à la présidence de la Haute Assemblée, le sénateur de la Vienne a été lourdement battu. Son soutien affiché à l'ancien président expliquerait en partie cette défaite.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le sénateur Jean-Pierre Raffarin (G) et le président de la République, Nicolas Sarkozy, le 5 janvier 2012, à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne). (PHILIPPE WOJAZER / AFP)

Ce devait être une élection serrée. Le sénateur Gérard Larcher a largement battu son rival Jean-Pierre Raffarin, mardi 30 septembre, lors de la primaire UMP pour la présidence du Sénat. Une victoire qui lui assure d'être le prochain président de la Haute Assemblée. Pour l'ancien Premier ministre, cette défaite, dès le premier tour, avec 24 voix de retard, est aussi violente qu'inattendue.

"C'est à se demander s'il n'y a pas eu, par rapport aux pronostics serrés, un élément nouveau, s'interroge sur Public Sénat l'un de ses soutiens, le sénateur Christophe Béchu. "Evidemment, on pense au rapprochement avec Nicolas Sarkozy", poursuit-il. Jean-Pierre Raffarin s'est explicitement prononcé pour la candidature de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP depuis début septembre. Selon Libération, des proches de l'ancien président de la République ont passé quelques coups de fil pour faire voter Raffarin. "Un certain nombre de sénateurs n'ont pas envie de devenir une annexe du parti. Cela a pu favoriser la candidature de Larcher", estime Christophe Béchu.

"Les sénateurs n'apprécient pas qu'on change de cap"

Son collègue de Moselle, François Grosdidier, partage cette analyse. "Je crois que les sénateurs ont voulu marquer leur volonté d'autonomie tant vis-à-vis de l'UMP, aujourd'hui et demain, que vis-à-vis de l'exécutif demain", confie-t-il à francetv info, sans révéler son vote. En attendant la probable élection de Sarkozy à la tête du parti, Raffarin fait en effet partie du triumvirat qui dirige l'UMP. "Ce n'est pas spécialement Nicolas Sarkozy. Si le président de l'UMP s'appelait François Fillon, la volonté d'autonomie serait la même", estime-t-il. Pour lui, Gérard Larcher aurait pu souffrir de sa proximité avec François Fillon dans ce cas de figure.

Le caractère tardif du soutien de Jean-Pierre Raffarin à Nicolas Sarkozy a pu également lui coûter des voix. "Je crois que les sénateurs, comme les Français, n’apprécient pas qu’on change de cap. Ils se sont sans doute rappelé les propos très durs de Raffarin contre Sarkozy. Ils ont eu le sentiment que le discours changeait", explique à francetv info le très filloniste Eric Ciotti.

Le député des Alpes-Maritimes voit une autre explication à la déroute de Jean-Pierre Raffarin : la guerre Copé-Fillon de 2012. "Je pense que Jean-Pierre Raffarin a sans doute pâti de son engagement très fort pour Jean-François Copé, que personne n'a oublié", explique-t-il. Dans cette bataille, le groupe UMP avait en effet pris parti pour François Fillon

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