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"Il faut plus de collégialité" : certains cadres de La France insoumise réclament plus de démocratie interne

Des membres de La France insoumise réclament plus de démocratie interne dans le mouvement, alors que la succession de Jean-Luc Mélenchon se profile. Le sujet a été relancé par la députée Clémentine Autain et semble trouver un écho chez de nombreux cadres du parti. 

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La députée Clémentine Autain aux côtés du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, au cours de la campagne présidentielle en janvier 2022.  (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Dans une note de blog publiée à la fin du mois d'août, la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain évoquait le manque de "pluralisme" et "d'ancrage territorial" de son mouvement. Elle qualifiait son fonctionnement de "gazeux" qui ne permettait pas de percer lors des "élections intermédiaires et dans les périodes hors élection". 

Avec quatre fois plus de députés après les élections législatives et des militants encore plus nombreux sur le terrain, La France insoumise a pris une autre envergure qui implique de réfléchir autrement. "Je suis d'accord avec le fait qu'on doit faire évoluer toutes sortes de choses", reconnaît le leader du parti Jean-Luc Mélenchon"Il n'y a pas de problème entre nous, on est d'accord, on sait tous qu'on doit évoluer. On l'a fait déjà combien de fois ?", rappelle-t-il. 

Repenser le parti 

Le candidat malheureux à la présidentielle tente donc de tenir les rangs. Lui qui "décide de tout" d'après un parlementaire insoumis ne peut éviter ce débat en interne. Quelques voix s'élèvent pour repenser le parti, sur le même ton que la prise de position de Clémentine Autain. Ils réclament plus de transparence sur la prise de décision d'un "petit noyau de dirigeants". Ce fonctionnement est pourtant défendu par Jean-Luc Mélenchon : "c'est un groupe qui a créé, qui a entraîné, qui a fabriqué, qui s'est élargi sans cesse", avance-t-il.

"Citez-moi un seul autre parti où des gens qui n'avaient pas de carte du parti ont été élus à la tête d'une délégation ou d'une vice-présidence."

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise

à franceinfo

Il cite ainsi les exemples de Manon Aubry ou d'Aurélie Trouvé, qui était présidente du parlement de l'Union populaire pendant la campagne présidentielle. "Après, il faut accepter un certain nombre de servitudes, parmi lesquelles il y a le fait que parfois, il faut se mordre la langue", ajoute Jean-Luc Mélenchon. 

La question de la succession 

Publiquement ou plus discrètement, certaines figures de LFI soutiennent la démarche de Clémentine Autain. Même si le timing ne plaît pas au coeur de la rentrée selon les informations de franceinfo, un député insoumis croit savoir qu'une majorité des cadres veulent aller dans ce sens. "Il faut plus de collégialité, moi je suis favorable à ce qu'on réfléchisse collectivement à la stratégie", avance par exemple l'eurodéputée Manon Aubry. 

"Se pose évidemment la question de la place de Jean-Luc Mélenchon. Après, l'objectif, c'est aussi d'être tourné vers l'action."

Manon Aubry, eurodéputée LFI

à franceinfo

Le risque que les Insoumis veulent éviter est celui d'une polarisation autour de cette question d'après une parlementaire qui ne veut pas "retomber dans les vieux travers", confie-t-elle à franceinfo. D'autant qu'il faudra aussi éviter une guerre des chefs au moment du départ de Jean-Luc Mélenchon.

>> Universités d'été de La France insoumise : "Ce qui compte, c'est le message, pas la personne", l'épineuse question de la succession de Jean-Luc Mélenchon

Tout est une question d'équilibre selon la députée Aurélie Trouvé, qui explique qu'il faut "évoluer sans reproduire non le fonctionnement des partis politiques traditionnels, qui peuvent aussi se transformer en guerre de tendances, en baronnies locales etc." La réflexion est donc lancée avec des premières pistes qui seront certainement avancées lors des journées parlementaires des Insoumis à la fin du mois.

La question de la démocratie interne à La France insoumise - Le reportage de Victoria Koussa

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