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Loire-Atlantique : la nouvelle maire de Saint-Brevin Dorothée Pacaud portera "plainte systématiquement" face aux messages haineux

Dorothée Pacaud poursuit déjà en justice le collectif brévinois anti-Cada qui a publié sur les réseaux sociaux un post "injurieux et insultant" selon la maire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dorothée Pacaud a été élue vendredi 9 juin par le conseil municipal de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

La nouvelle maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) Dorothée Pacaud a déclaré mercredi 14 juin sur franceinfo qu'elle portera plainte "systématiquement dès qu'il y a des publications" de messages haineux ou insultants à son égard. Elle a été élue vendredi dernier par le conseil municipal, après la démission de l'ancien édile, Yannick Morez, visé par des menaces par des opposants au projet de déménagement du centre d'accueil pour demandeurs d'asile.

L'enseignante de 45 ans, auparavant première adjointe au maire de Saint-Brevin-les-Pins, confie avoir "subi des campagnes de dénigrement et des commentaires haineux sur les réseaux sociaux et sur une certaine presse d'extrême droite". Dorothée Pacaud a déjà porté plainte pour insulte et injure contre le collectif brévinois anti-Cada après un message publié sur les réseaux sociaux. Ce collectif se demandait "quelle femme normalement constituée peut installer un centre pour migrants à côté d'une école ?". L'édile dénonce ce message et affirme qu'elle "ne compte pas recevoir" ce collectif qui "ne comporte qu'une quinzaine d'habitants maximum, et tous n'habitent pas le quartier" où doit déménager le Cada.

"Ils ont choisi de s'associer à des groupuscules d'extrême droite, quand ils organisent des manifestations, ils tolèrent des groupuscules de l'ultradroite et ils partagent sur les réseaux sociaux des posts haineux, des incitations à la haine et à la violence."

Dorothée Pacaud

à franceinfo

Dorothée Pacaud revient par ailleurs sur son élection vendredi qui s'est déroulée dans un climat tendu. Des militants du collectif local anti-Cada ont perturbé la séance à l'intérieur, tandis qu'à l'extérieur des opposants "venus de Tours et d'Angers, des militants d'ultradroite" criaient "Hier Annecy, demain Saint-Brevin", en référence à l'attaque au couteau qui a fait six blessés à Annecy (Haute-Savoie) il y a une semaine. "À chaque fois qu'il y a un drame comme ce qui s'est passé à Annecy, c'est malheureusement récupéré politiquement par des personnes extrêmes", regrette Dorothée Pacaud.

Malgré ces tensions, Dorothée Pacaud "n'a pas trop hésité" avant de reprendre le flambeau municipal. Elle continue de soutenir ce projet de déménagement du centre d'accueil de demandeurs d'asile, porté par l'État. "Il n'y a aucune raison qu'on soit opposé à ce projet. Il s'agit de demandeurs d'asile et c'est un droit constitutionnel important, auquel on est attaché", indique-t-elle. Si elle confie ne pas "s'attendre à une protection rapprochée", elle souhaite tout de même que "les forces de l'ordre soient à [son] écoute", pour éviter de se retrouver dans la même situation que son prédécesseur, dont le domicile avait été la cible d'un incendie volontaire.

Dorothée Pacaud veut notamment "que lorsqu'il y a des manifestations, des réunions de conseil municipal [les forces de l'ordre] m'assurent de leur présence et qu'elles prennent les plaintes lorsqu'on leur demande". L'élue souhaite aussi "qu'on puisse agir en amont sur cette espèce de parole totalement décomplexée et qui est complètement anormale".

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