Primaire de la droite : quelle stratégie dans les camps Fillon et Juppé pour le dernier débat ?
François Fillon et Alain Juppé se préparent pour l'ultime débat télévisé de la primaire de la droite organisé jeudi. Leurs tactiques tiennent compte à la fois des résultats du premier tour et de la nécessité de rassemblement à l'issue du vote.
Les deux candidats restant en lice pour la primaire de la droite s'affrontent jeudi 24 novembre pour le dernier débat télévisé, avant le scrutin de dimanche. Les entourages de François Fillon et d'Alain Juppé ont levé le voile sur des tactiques qui prennent en compte les scores du premier tour et la famille politique à préserver.
Côté Fillon : se positionner pour rassembler
Rien de nouveau sous le soleil filloniste, assure son équipe de campagne. François Fillon sera le même que lors des trois précédents débats. La priorité sera donnée au fond et au sérieux. Selon son entourage, le concurrent de la primaire de la droite, arrivé en tête du premier tour, va "prendre de la hauteur". Il n’est pas question de "s'abaisser à commenter les attaques en-dessous de la ceinture". La raison ? C’est qu’à l’issue du second tour dimanche, "il faudra rassembler la famille, y compris les juppéistes". "De toute façon, l'agressivité du maire de Bordeaux va mobiliser notre électorat, car il reprend les arguments du journal Libération et de la gauche", glisse-t-on dans le camp Fillon.
Il n’est pas certain d'ailleurs qu'Alain Juppé reste aussi offensif, selon le camp adverse. Un proche de François Fillon argumente : "Juppé est en état de choc depuis le premier tour. Il a eu une réaction épidermique. Certains dans son équipe sont en désaccord avec lui. Il ne peut pas continuer à mordre les mollets, il est à contre-emploi." Mais si toutefois Alain Juppé affectionne toujours les mollets de François Fillon, le député Les Républicains de Paris n'hésitera pas à contre-attaquer. L'argument est tout trouvé : "Juppé, c'est du Fillon light, qui recule face à la rue comme en 1995."
Côté Juppé : doser les attaques
Selon son entourage, Alain Juppé n’a rien changé à sa préparation d’avant-débat. Il révise ses fiches et continue d’examiner, dans le détail, le programme de son adversaire. C’est une préparation pour attaquer sur le fond, explique-t-on dans l'entourage du candidat. Ce qui va changer en revanche, c’est le ton d’Alain Juppé. Dans son équipe, on promet un candidat plus offensif, et donc moins en retrait que lors des trois premiers débats. "Avec cette stratégie, on n’a fait que 29%. On n’est plus favori, mais challenger”, confie un proche. Et de prendre cet exemple : "Si je joue à Fifa et que je suis mené 3-0, je déclenche le mode attaque de folie. Là, c’est pareil."
Attaquer, oui. Mais sans agressivité, précise-t-on, dans le camp Juppé. Il est vrai que la tonalité donnée à la campagne depuis lundi ne plaît pas à tous les soutiens d’Alain Juppé. Certains ont alerté le maire de Bordeaux : "On est plusieurs à l’avoir dit, le ton est monté trop haut", regrette l’un d’eux. Dans l’entourage d'Alain Juppé, on s’amuse de ce que l’on qualifie de "cris d’orfraie" en développant cet argument : "Avant le premier tour, François Fillon était dans l’ombre, préservé. Quand on est dans la lumière, on doit s’habituer à prendre des coups."
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